Écogestes

Quand l'exemple vient d'en haut

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Publié le 20/10/2022
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Loin de se focaliser uniquement sur les officines, les groupements instaurent également des mesures RSE et d'écoresponsabilité auprès de leurs salariés et au sein de leur siège ou de leurs entrepôts.

Bien que l'idée d'une pharmacie verte ne date pas d'hier, l'application concrète de ce concept est encore relativement récente. La faute à une prise de conscience tardive des problématiques liées à l'environnement. Mais aussi à la pandémie de Covid-19, qui a stoppé net de nombreuses actions planifiées par les pharmaciens.

Un enjeu crucial pour les pharmaciens

En tant que professionnel de santé, le pharmacien est directement affecté par les enjeux liés au développement durable. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que, au niveau planétaire, environ 25 % des causes de maladies et de mortalités sont liées à l’environnement*. D’où l’importance pour les pharmaciens de mettre en application des initiatives écoresponsables dans le cadre d'une démarche RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) au sein de leurs officines. Bien appliquées, ces mesures améliorent la performance environnementale, sociale et économique de la pharmacie, tout en lui permettant de se différencier aussi bien auprès des futurs collaborateurs que des patients.

Montrer l'exemple

Conscients de cet enjeu, de nombreux groupements encouragent leurs pharmacies à mettre en place ces mesures, tout en les appliquant eux-mêmes. Une évidence pour François Tesson, directeur général de Pharmacie Référence Groupe (PHR) : « C'est un prérequis. Sur cet aspect-là, les groupements doivent être exemplaires et précurseurs. On ne peut pas annoncer une démarche RSE aux adhérents sans se plier à l'exercice ! », affirme-t-il.

Ainsi, comme beaucoup d'autres groupements impliqués dans l'écoresponsabilité, PHR a mis en place de nombreuses mesures : un programme de tri sélectif et de collecte des déchets, des économiseurs d’écrans paramétrés pour l'éclairage et les vitrines du showroom, un parc de véhicules hybrides ou électriques pour les collaborateurs, la dématérialisation des bulletins de paie et un plus grand recours au télétravail, afin de réduire les trajets hebdomadaires et la pollution. Des actions relativement communes certes, mais dont l'importance n'est pas à négliger… et n’est pas qu’écologique.

« L'intérêt est économique, humain, organisationnel et managérial », soutient François Tesson. « Ces actions permettent d'optimiser le temps de travail et la performance au sein de l'organisation », constate le dirigeant, pour qui leur mise en place est indispensable. D’autres groupements appliquent ces initiatives au-delà de leur siège. C’est le cas de Giphar, dont le nouvel entrepôt d'approvisionnement, prévu pour 2023, sera construit dans le respect des dernières normes environnementales, avec notamment des panneaux voltaïques.

Une tendance de fond

Ces initiatives sont appelées à se multiplier et à évoluer constamment, avec l'arrivée de nouvelles normes et technologies. « Le défi pour les groupements sera de s'organiser de façon pérenne. Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte pour que ces actions soient bénéfiques aussi bien d’un point de vue écologique que pratique et financier », conclut François Tesson. Elles n’en restent pas moins une excellente opportunité pour monter en compétence sur ce sujet avant d’accompagner les adhérents.

* « Un environnement, une santé, 4e plan national santé-environnement »

François Tassain

Source : Le Quotidien du Pharmacien