Groupement et répartition

Convertir la chaîne à l'écoresponsabilité jusqu'au dernier kilomètre

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Publié le 20/10/2022
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Être adossé à un répartiteur lui-même engagé dans l'écoresponsabilité peut être un atout précieux. C'est le cas de Pharmactiv qui bénéficie des actions lancées par OCP dans ce domaine.
La répartition pharmaceutique en quête de sobriété énergétique

La répartition pharmaceutique en quête de sobriété énergétique
Crédit photo : DR

Pharmactiv aurait-il une longueur d'avance dans le domaine de l'écoresponsabilité ? Aucun chiffre ne l'atteste pour l'heure. Mais il est évident que le groupement et ses adhérents peuvent compter sur des retombées directes et indirectes de l'engagement écoresponsable de leur grossiste-répartiteur qui, chaque jour, assure leurs livraisons et met à leur disposition la plateforme Centractiv pour leurs achats ainsi qu'un certain nombre d'autres outils.

L'innovation mise en place par OCP à différents niveaux de ses process industriels, notamment via sa plateforme PCS, située à Baule (Loiret), capable de diviser par cinq les délais de livraison, contribue à des gains économiques et concurrentiels. Mais pas seulement. Car une boîte de médicament qui bénéficie de ce modèle innovant unique en France et en Europe génère 35 % moins d'empreintes carbone sur le trajet entre le laboratoire et le site OCP, et 6 % moins entre le laboratoire et le patient qu'une boîte sur un circuit classique.
De plus, en tant que grand groupe, grossiste-répartiteur de surcroît, OCP se doit de suivre les choix émis par le gouvernement en termes de sobriété énergétique. « Nous allons devoir agir à deux niveaux. Le premier, immédiat, consiste à baisser notre niveau de consommation de 10 % dans les deux ans. Aujourd'hui nous sommes capables de le réduire de 2 ou 3 %, il va donc falloir en chercher plus. Nous sommes en train de nous organiser, de réduire l'éclairage, de revoir nos process industriels », expose Hubert Olivier, président-directeur général d'OCP. Certes, cette obligation relève avant tout d'une crise énergétique. Néanmoins, s'interroge Hubert Olivier, « ne sommes-nous pas aussi face à une opportunité écologique ? ».

Fin annoncée de la « dernière » caisse

OCP détient par ailleurs d'autres ressources dans l'application de la RSE. La facturation dématérialisée a permis d'économiser 5 millions de feuilles de papier. Les dépôts commencent à être végétalisés, les toitures sont isolées, tandis que 10 camionnettes électriques ont été mises en service. Un mouvement qui devrait s'accélérer, selon Hubert Olivier. Mais cela ne suffit pas, insiste-t-il. « Il faut désormais repenser le modèle différemment et ensemble. » Pharmactiv promet d'être entraîné dans le sillon creusé par son actionnaire. Ne serait-ce que dans le référencement produit, comme le souligne son directeur général, Damien Hoehr. « La RSE se décline sous trois axes : le premier, nos fabricants MDD sont Isocertifiés et présentent un kit complet d'engagement RSE ; par ailleurs nous faisons don de ces produits à des ONG ; un pourcentage des ventes de Pharmactiv Bio est par ailleurs reversé au collectif international 1 % for the Planet France. »

Hubert Olivier émet d'autres visions concernant directement l'organisation de l'officine. « Nous devons songer au sort de la dernière caisse à moitié vide qui immanquablement se retrouve dans chaque livraison. Ces caisses-là représentent 10 % du transport d'OCP. Demain, grâce à une connexion différente de notre système, nous allons pouvoir supprimer cette dernière caisse », annonce-t-il. De même, la mutualisation des transports depuis la plateforme Centractiv va permettre d'éviter l'empreinte carbone des transports additionnels. Une logique logistique et environnementale à la fois qui pourrait s'attaquer aussi aux livraisons des directs, au nombre de 7 ou 8 par jour par pharmacie. Ou encore comment faire pour que les produits de ces labos puissent intégrer la logistique d'OCP ? Autant de pistes qui s'inscriront à l'avenir dans la réflexion écoresponsable du grossiste-répartiteur. Mais jusqu'où aller sans perdre des clients/adhérents en route ? L'idée d'une seule livraison de leur répartiteur par jour, contre deux en moyenne aujourd'hui, est visiblement loin de recueillir l'adhésion des membres de Pharmactiv. Il reste encore du chemin à parcourir pour convaincre et modifier les habitudes.

D'après une conférence aux Rencontres Pharmactiv le 8 octobre.

Marie Bonte

Source : Le Quotidien du Pharmacien