10 000 doses de vaccin contre le choléra vont être mises à disposition de la population de l’archipel sinistré par le passage du cyclone Chido, a annoncé la ministre de la Santé le 19 décembre.
« Je suis très vigilante à l'état sanitaire de la population de Mayotte et au risque d'épidémies qui pourraient se déployer », a déclaré, ce matin sur « RTL », Geneviève Darrieussecq, ministre démissionnaire de la Santé, précisant avoir « pris attache avec l'OMS pour qu'il déploie une veille sanitaire » sur ce territoire. La ministre a également déclaré que « 10 000 doses de vaccin ont été prépositionnées afin que l'on puisse vacciner la population s'il y avait le moindre démarrage du choléra ».
Pour l’heure, aucun cas n’a été détecté sur l’archipel quasiment détruit lors du cyclone Chido. Mais dans un contexte où les eaux peuvent être rapidement contaminées par des matières fécales, l’État veut anticiper toute résurgence de la maladie et, le cas échéant, pouvoir vacciner la population. Le ministère de la Santé a tout lieu de s’inquiéter. En effet, entre mars et juillet dernier, une réimportation de choléra a sévi à Mayotte. Cette épidémie a provoqué 14 cas graves nécessitant une hospitalisation en réanimation, ainsi que 5 décès sur les quelque 221 cas déclarés. L’ARS Mayotte avait alors engagé une vaccination des intervenants de première ligne, d’abord par Dukoral pour les contacts domiciliaires, puis par Vaxchora, pour les habitants dans un rayon proche. Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a par ailleurs émis des recommandations pour poursuivre ces vaccinations en 3 paliers, selon l’évolution de la situation du choléra à Mayotte. Dès le mois de mars, les pharmaciens d’officine, ainsi que d’autres professionnels, ont par ailleurs été autorisés à réaliser des tests rapides d'orientation diagnostique (TROD) du choléra.
Dans le contexte actuel, rien ne permet à ce jour de déterminer si le réseau officinal pourra à nouveau être mobilisé. Les pharmacies, comme beaucoup de bâtiments, ont été frappées par la catastrophe. Les titulaires et leurs équipes, eux-mêmes souvent touchés par le passage du cyclone, s’investissent pour assurer le maintien des soins prioritaires dans des conditions extrêmes, comme le relate Gérard Eap, titulaire à Dzaoudzi, dans un témoignage livré à l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Les grossistes-répartiteurs mettent eux aussi tous les moyens en leur possession pour garantir l’approvisionnement en médicaments et en matériel médical des 27 officines de l’archipel. Cependant, Vincent Theodoly, dirigeant de Pharmar (La Réunion) et Coharmay (Mayotte), deux filiales du grossiste répartiteur CERP Bretagne Atlantique, a déclaré le 18 décembre au « Quotidien du pharmacien » que seule une quinzaine de pharmacies était joignable.
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