La première année d'installation d'un pharmacien d'officine est la plus difficile à vivre, estime le syndicat (FSPF) de l'Oise. Les responsables départementaux ont donc invité les neuf nouveaux arrivants à suivre un conseil d'administration, puis à un dîner. Proposition a ensuite été faite aux « nouveaux » d'un parrainage : un ancien et un nouveau.
« La Fédération avait demandé à chaque région de réfléchir à un thème d'action, et cette idée de parrainage est venue du Rhône, explique Antoine Darras, pharmacien à Saint-Maximin, et membre du conseil d'administration départemental. Un gros dossier de 150 pages a été établi, et envoyé à chaque nouveau. C'est un dossier un peu général, qui traite des questions d'affichage, de l'exercice professionnel, des règles de délivrance, des piqûres de rappel sur des points parfois peu clairs pour tout le monde. La liste 2, la réglementation sur les produits stupéfiants, les déclarations, les registres, etc. »
Charlotte Bournonville est titulaire à Breteuil depuis le 2 octobre 2017, après sept années d'assistanat dans la même officine, et « filleule » d'Antoine Darras. « Je me demandais souvent ce que mon prédécesseur faisait toujours dans son bureau, maintenant je le sais ! s’exclame-t-elle. On suit des cours de gestion et de comptabilité en 5e année de faculté, mais c'est très insuffisant. Dans le dossier que m'a remis Antoine, 70 pages sont consacrées à la gestion du personnel : qu'est-ce qu'un contrat, comment mène-t-on un entretien d'embauche, comment gérer les congés. Quand on devient patron, du jour au lendemain, on est vite dans le bain, observe-t-elle, mais c'est un tout autre métier. »
Tout ce qui ne s'apprend pas à la fac
Ce parrainage traite en fait de tout ce qui ne s'apprend pas à la faculté, mais par la vie de chaque jour : toutes les questions administratives, les relations avec les caisses et les mutuelles, avec les personnels (un adjoint, quatre préparateurs et une étudiante pour le cas de Charlotte Bournonville).
La consœur trouve son nouveau rôle de pharmacienne patronne « à la fois satisfaisant et frustrant ». Le comptoir lui manque, le contact avec les patients, comme cette personne venue ce soir-là, alors que la pharmacie était de garde, et que la pharmacienne a pris le temps de l'écoute de la maladie de son très jeune enfant, du nouveau conjoint qui n'acceptait pas la situation, de la famille qui jugeait. Charlotte Bournonville se montrait disponible, plus qu'elle ne le peut dans la journée, absorbée par les papiers.
« Lorsque j'ai un problème, j'envoie un message, ou j'appelle Antoine au téléphone. C'est bon de pouvoir compter sur quelqu'un, observe-t-elle. Cette relation m'a aussi permis de découvrir les syndicats, leur rôle pour nous défendre, même si je n'ai pas l'intention de m'y investir. »
Le rôle des syndicats
Le syndicat de l'Oise compte neuf membres à son conseil, et avait convié dix nouveaux installés. Un pharmacien n'est pas venu parce qu'il s'agissait d'une initiative syndicale : « le mot de syndicat rebute ». Un parrain s'est désigné par pharmacien. Même si ce n'était pas le but de l'opération, il a été proposé aux nouveaux titulaires d'adhérer au syndicat : trois l'ont fait. « Je ne fais pas bien la différence entre les syndicats, convient Charlotte Bournonville, et je pense que s'y ajoutent des problèmes de personnes. Mais je crois qu'ils défendent la profession, et travaillent à son avenir. »
Le département de l'Oise compte deux cent vingt-huit officines, et une dizaine de nouveaux installés par an. Le syndicat est bien décidé à faire de ce parrainage une pratique à long terme.
Dispensation du médicament
Tramadol et codéine sur ordonnance sécurisée : mesure reportée !
Formation continue
Transmission automatique des actions de DPC : les démarches à faire avant le 30 novembre
Relocalisation industrielle
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine