Olivier Véran a annoncé hier que les pharmaciens recevraient une majoration de 5 euros par injection réalisée le dimanche, somme qui correspond ni plus ni moins à l'honoraire de garde qui s'applique à d'autres actes, comme les tests Covid.
Avec cette déclaration, le ministre de la Santé espère convaincre les officinaux de se mobiliser le dimanche pour faire face à l'afflux de demandes de rendez-vous depuis que la campagne de rappel a été ouverte à tous les majeurs disposant d'un schéma vaccinal complet depuis au moins 5 mois. Si l'ARS d'Île-de-France a d'ores et déjà autorisé les pharmacies à ouvrir tous les dimanches de décembre, pour vacciner uniquement, les officines des autres régions vont-elles pouvoir en faire autant ? « A cette heure, nous attendons toujours la publication d'un arrêté en ce sens, précise Gilles Bonnefond, porte-parole de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO). Sinon il faudrait au moins que l'assurance-maladie nous autorise, par une circulaire, à facturer la vaccination à 12,90 euros, ajoute-t-il. Il faut souligner que cet accord pourrait en revanche être totalement remis en cause si on ne supprime pas le plafonnement de l'enregistrement sur SI-VAC. Aujourd'hui le pharmacien est limité à 1 100 enregistrements par mois, s'il dépasse ce total, il ne perçoit plus les 5,40 euros versés pour chaque inscription. Donc si un pharmacien s'investit plusieurs dimanches de suite et qu'au final il est pénalisé, cela ne va pas fonctionner ».
Dans une interview accordée au « Journal du dimanche », le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset, a également lancé un appel à tous les pharmaciens « pour qu'ils ouvrent le dimanche dans la mesure du possible ». Mais, comme il le concède, « la logistique est compliquée (...) on ne pourra pas tout faire ». D'autant plus que le nombre de tests antigéniques explose depuis quelques jours. Pour aider les pharmaciens, Gilles Bonnefond a demandé aux autorités de considérer la pharmacie « comme un centre de vaccination », ce qui permettrait ainsi à des infirmiers, par exemple, de venir renforcer l'équipe officinale. Une possibilité interdite à l'heure actuelle par le code de la santé publique. Pour Laurent Filoche, président de l'Union des groupements de pharmaciens d'officine (UDGPO), ce serait pourtant le seul moyen de convaincre des pharmaciens de maintenir le rideau levé lors de leur seul jour de congé de la semaine. « Les équipes sont à bout, nous sommes déjà dans le rouge, alors nous demander de travailler le dimanche c'est un peu fort de café. On demande beaucoup au réseau. Il y a du stress, de la fatigue donc prendre le dimanche pour se reposer, ce n'est pas trop demandé. » Laurent Filoche estime que très peu d'officinaux seront prêts à ouvrir le dimanche pour vacciner, hormis ceux qui restent de garde et qui ont un peu moins de demande le dimanche après-midi.
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