Un DGS-Urgent a été envoyé aux pharmaciens le 4 octobre pour faire le point sur la nouvelle campagne de vaccination contre le Covid-19. Intrigués par certains points abordés dans ce texte, les syndicats ont demandé des précisions au ministère de la Santé.
La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), trouvant la rédaction du DGS-Urgent « ambiguë », a demandé des éclaircissements sur la conduite à tenir concernant l'utilisation des vaccins bivalents adaptés au variant Omicron. Comme l'a premièrement précisé le ministère de la Santé, les publics à qui cette dose de rappel est recommandée sont les suivants : « les personnes sévèrement immunodéprimées ; les résidents des Ehpad et des USLD ; les personnes âgées de plus de 60 ans ; les personnes âgées de 18 à 60 ans à risque de forme grave de Covid ; les femmes enceintes ; celles vivant dans l'entourage d'une personne vulnérable ; et les professionnels des secteurs sanitaires et médico-sociaux ». En tout, ce sont donc environ 25 millions de personnes ciblées par cette campagne de vaccination automnale (dont 17 millions éligibles dès aujourd'hui).
Néanmoins, toute la population peut potentiellement recevoir une dose de rappel avec l'un des deux vaccins bivalents. « Le pharmacien ne doit pas refuser la vaccination à une personne qui ne fait pas partie des populations ciblées, confirme Philippe Besset, président de la FSPF. Il n'y a que du déclaratif, le pharmacien ne peut pas demander de preuve au patient, donc même si ce dernier a moins de 60 ans, qu'il n'est pas immunodéprimé et qu'il ne côtoie pas de personnes vulnérables, il peut être vacciné par le pharmacien. » Rappelons que le vaccin bivalent de Moderna n'est recommandé que pour les plus de 30 ans alors que le vaccin bivalent Pfizer est autorisé en rappel pour tous ceux âgés de 12 ans et plus. « Il n'est pas question d'empêcher qui que ce soit de se faire vacciner, ce sera au professionnel de santé de juger sur le terrain suivant notamment le nombre de doses qu'il a en sa possession », assure le ministère de la Santé.
Pour l'instant, les pharmaciens n'ont aucunement besoin de prioriser l'accès à ces nouveaux vaccins car « les stocks sont suffisants », précise Philippe Besset à ce sujet. En effet, selon les chiffres du ministère, les deux vaccins bivalents vont être livrés en grande quantité : 25,7 millions de doses du vaccin bivalent Pfizer et 12,4 millions de celui de Moderna sont attendus d'ici à la fin décembre. Dès la fin du mois d'octobre, 8 millions de vaccins bivalents seront disponibles à la commande pour les professionnels de santé en ville.
Pour se voir administrer une dose de rappel avec un vaccin bivalent, deux conditions doivent tout de même être remplies : avoir effectué un schéma de primo-vaccination complet (deux doses, une dose + une infection, ou une infection + une dose) et respecter les délais post-vaccination (3 mois après le dernier rappel pour les personnes immunodéprimées, les personnes de plus de 80 ans et les résidents des Ehpad, 6 mois pour les autres) et post-infection (trois mois pour tous les publics éligibles). Par ailleurs, la FSPF et l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) ont eu confirmation que les populations ciblées pouvaient bien recevoir une cinquième dose de vaccin anti-Covid, soit un troisième rappel.
L'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) rappelle également les modalités concernant l'utilisation du vaccin bivalent de Moderna (SPIKEVAX BIVALENT ORIGINAL/OMICRON BA.1). « Il faut utiliser une dose entière (0,5 ml), soit 5 doses par flacon et non une demi-dose. En effet, une dose entière de ce nouveau vaccin exclusivement réservé au rappel vaccinal chez les plus de 30 ans contient 50 unités d’ARNm, soit l’équivalent d’une demi-dose de l’ancienne formule », précise le syndicat. Pour rappel, le vaccin bivalent de Pfizer, disponible à la commande depuis le 3 octobre, devrait commencer à être livré aux officines à partir des 6 et 7 octobre. Comme le préconise la Haute Autorité de santé (HAS), ces deux vaccins ne peuvent être utilisés qu'en rappel.
Par ailleurs, la FSPF attire l'attention des pharmaciens sur le fait que « la traçabilité du rappel vaccinal automnal doit être assurée dans le système d’information « Vaccin Covid ». À la saisie d’une nouvelle injection pour une personne dont le cycle vaccinal initial est enregistré comme terminé, vous devez sélectionner le motif « rappel ou rappel concomitant grippe » dans la liste déroulante prévue à cet effet », détaille le syndicat.
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