Un arrêté publié au « Journal officiel » du 9 août officialise le début d'une expérimentation qui va permettre à quelques officines de vacciner des patients contre la variole du singe.
Désignées par les Agences régionales de santé (ARS), les pharmacies sélectionnées vont pouvoir commencer dès le mercredi 10 août et ce, pour une durée de deux semaines. En tout, ce sont cinq pharmacies qui ont été choisies, deux en région Provence-Alpes-Côte d'Azur (à Marseille et à Fréjus, dans le Var), deux à Paris et une dernière à Lille. « Les syndicats ont proposé des candidatures, sachant que très peu seraient retenues, explique Philippe Besset. Les ARS ont ensuite choisi selon différents critères. Certaines pharmacies sont proches des lieux de livraison du vaccin, d'autres sont au contraire éloignées, ceci afin de voir comment l'on peut s'organiser au niveau de la conservation du vaccin. Des officines ont également été incluses dans l'expérimentation parce qu'elles sont très investies sur la délivrance de la PrEP », ajoute le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Comme le précise bien l'arrêté, l'objectif de cette expérimentation consiste essentiellement à voir s'il est possible ou non d'intégrer davantage de pharmacies à la campagne de vaccination contre la variole du singe. Le principal écueil restant bien évidemment les conditions de conservation du vaccin, qui doit être maintenu à très basse température (-80 degrés) et ne peut ensuite se conserver que 15 jours après décongélation. L'expérimentation a justement pour but de tester les « modèles d’organisation entre les officines et les hôpitaux qui reçoivent les doses », précise le ministère de la Santé. Les vaccins, bien que monodose, sont conditionnés dans des boîtes de vingt doses. « Il s'agira donc d'évaluer s'il n'y a pas de pertes de doses », complète le ministère.
Contrairement à la campagne de vaccination contre le Covid-19, les pharmacies ne pourront cette fois viser qu'un public restreint. Anticipant le lancement de l'expérimentation, les pharmacies sélectionnées ont proposé dès la semaine dernière des créneaux pour prendre rendez-vous. « C'est déjà plein », souligne Philippe Besset. Le président de la FSPF a demandé à l'ARS que les pharmacies impliquées puissent percevoir une aide à l'installation de 500 euros, notamment pour couvrir le coût de l'abonnement aux sites de réservation en ligne (Doctolib, Maiia…). Les pharmaciens pourront par ailleurs « facturer un montant de 9,61 euros pour la prescription et l'administration de l'un de ces vaccins. Ce montant (étant) intégralement pris en charge par l'assurance maladie obligatoire », détaille l'arrêté.
Grégory Tempremant, conseiller régional dans les Hauts-de-France et vice-président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) dans cette région, s'est battu pour qu'une pharmacie lilloise puisse participer à cette expérimentation. « Une pharmacie située près de la gare a été choisie, cela permettra notamment aux personnes qui vivent loin du centre-ville d'y avoir facilement accès ». Pour Grégory Tempremant, cette pharmacie va apporter une aide bienvenue. « Je me suis rendu le week-end dernier dans un centre de vaccination. J'y ai vu plus d'une centaine de personnes attendre pendant des heures pour pouvoir se faire vacciner. Inclure des pharmacies dans la campagne, cela va permettre de mieux répondre à la demande », estime-t-il. À Lille également, les créneaux pour prendre rendez-vous en pharmacie ont été remplis en moins de 48 heures.
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