La députée et pharmacienne de Seine-Maritime, Agnès Firmin-Le Bodo, a interpellé hier le ministre de la Santé Olivier Véran sur la mise à disposition des masques grand public. Elle met en avant les outils à disposition dans toutes les officines pour en garantir la bonne distribution.
Olivier Véran l’a annoncé mardi matin comme s’il s’agissait d’une évidence, mettant fin à une longue attente de l’ensemble de la profession : le déploiement des masques grand public se fera « avec l’appui des pharmaciens ». À l’occasion des questions au gouvernement hier après-midi, Agnès Firmin-Le Bodo, pharmacienne et députée (Agir), est revenue sur l’importance de confier aussi aux pharmaciens la distribution de ces masques car « le besoin sera grand » à l’heure du déconfinement et « nous aurons besoin de tous les canaux de distribution ».
Outre l’intérêt du maillage officinal sur le territoire, la pharmacie possède aussi des outils qui peuvent être mis au service de la mise à disposition des masques grand public. Ainsi, note Agnès Firmin Le Bodo, un contingentement serait possible, si nécessaire, grâce à l’utilisation du dossier médical partagé (DMP), de même que le remboursement de ces masques grand public qui serait souhaitable pour certaines populations. La députée pense notamment aux patients en affection longue durée (ALD) et « par solidarité, aux bénéficiaires de la PUMA (protection universelle maladie - NDLR) ». Le groupe des députés UDI, Agir et indépendants propose également de fixer un prix d’État pour les masques grand public, comme cela a été fait pour les solutions hydroalcooliques.
Enfin, la pharmacienne liste les questions en suspens auxquelles le gouvernement doit encore répondre. Incitation ou obligation du port du masque grand public ? Dans quelles situations ? Pour quelles populations ? Quelle doctrine dans les écoles ? Quid des masques fabriqués par des bénévoles ne répondant pas aux normes AFNOR ? Quelle responsabilité pour ces bonnes volontés et comment les protéger ? Quid enfin de la collecte de ces masques « qui ne sont pas des déchets comme les autres, et qu’il va falloir organiser pour permettre un éventuel recyclage qui semble possible et nécessaire ».
Sans répondre pour l’heure à ces nombreuses questions, le ministre de la Santé a salué l’engagement des pharmaciens « dès le premier jour ». Il confirme que la France aura « besoin de toutes les forces vives » pour la mise à disposition de ces masques, et aussi « des pharmacies évidemment », sur lesquelles il compte pour « épauler, appuyer et guider » le gouvernement dans les « modalités de distribution ».
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