Selon l'enquête CoviPrev, publiée par Santé publique France le 6 octobre, « la proportion de personnes de 65 ans et plus ayant l’intention de se faire vacciner contre la grippe cet hiver est moins élevée que l’année passée (61 % vs 69 %) ». Dans le même temps, la campagne de vaccination contre le Covid démarrée cet automne a connu un départ très poussif, avec seulement 100 000 injections enregistrées lors de la première semaine (entre le 2 et 9 octobre). Toujours selon l'enquête CoviPrev, la vaccination concomitante grippe/Covid, quant à elle, ne serait acceptée que par 49 % des répondants à risque de formes graves de grippe.
Des indications qui font redouter un moindre intérêt des patients pour la vaccination antigrippale cet hiver, ce qui s'explique sans doute par la quasi-disparition du virus de la grippe ces deux dernières années (absence en 2020-21 et épidémie modérée avec un pic tardif l'hiver dernier) et, peut-être, par une forme de lassitude après la succession de campagnes de vaccination contre le Covid. « Il est possible que l'on ait moins de candidats pour se faire vacciner contre la grippe cet hiver, admet Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO). Ce qui sera important c'est de ne pas rater le début de la campagne. » Ces dernières années, c'est en effet lors des premiers jours de la campagne que la part la plus importante des vaccinations a été effectuée.
Une épidémie de grippe sévère cet hiver ?
Il est évidemment impossible de prédire avec exactitude l'ampleur de l'épidémie de grippe dès aujourd'hui. Les autorités sanitaires britanniques ont en tout cas alerté sur la possibilité d'une épidémie jumelle grippe/Covid dans les prochaines semaines, « un risque réel » selon elles. Un constat notamment fondé sur les données provenant de l'hémisphère sud. En Australie, l'épidémie de grippe a été bien plus sévère cette année. Près de 225 000 cas ont été répertoriés en 2022 (pour 305 décès) contre 598 cas en 2021 et aucun décès associé. À la Réunion, les autorités sanitaires ont par ailleurs décidé de prolonger la campagne jusqu'au 31 octobre face à la recrudescence de la circulation de la grippe saisonnière sur l'île.
Du côté des officines, un autre point inquiète et pourrait nuire au bon déroulement de la campagne. Des « délestages tournants », pourraient intervenir sur le réseau électrique et les pharmacies pourraient bien être concernées. « Pour l'instant, je n'ai pas de confirmation que les officines seront épargnées, explique Pierre-Olivier Variot. Si nous devons subir des coupures de courant au milieu de la journée, on ne pourra plus faire de tiers payant. S'il y a des coupures et que nos frigos ne fonctionnent plus pendant 2 heures, le vaccin sera-t-il toujours utilisable ensuite ? Les laboratoires ne sont pas en mesure de me le confirmer car aucune étude n'a été réalisée sur ce point », alerte le président de l'USPO.
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