La baisse du prix des tests antigéniques ne sera pas sans conséquence pour les officines, selon l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO). Toujours très remonté contre cette décision, le syndicat veut notamment attaquer le décret entérinant cette baisse devant le Conseil d'État.
Alors que les tests pris en charge par l'assurance-maladie sont facturés à 16,50 euros depuis le 1er avril, l'USPO veut faire passer un message clair aux officinaux. « Ne vous mettez pas en danger pour faire des tests, faites seulement ce que vous pouvez », résume Pierre-Olivier Variot, son président. Avec cette baisse des prix, impossible désormais pour les pharmaciens d'embaucher du personnel supplémentaire pour faire face à la demande, estime-t-il. Citant son cas personnel, Pierre-Olivier Variot explique ainsi qu'il ne testera plus que durant les heures creuses, soit entre 14 et 15 heures. « Je n'en ferai ni avant, ni après », confirme-t-il. Alors que des appels à la grève sont lancés de manière informelle au niveau local (par des pharmaciens à titre individuel ou parfois collectivement), l'USPO a souhaité s'adresser directement à la profession. « Une affiche a été envoyée pour réexpliquer pourquoi il nous sera désormais impossible de tester autant qu'avant », informe Pierre-Olivier Variot. « Beaucoup de pharmaciens m'ont dit "je finis mon stock et j'arrête" », alerte-t-il.
L'USPO ne compte pas s'arrêter là. « Une lettre à destination des élus a été rédigée. Chaque pharmacien pourra l'envoyer aux députés et sénateurs de son département. Nous allons également attaquer devant le Conseil d'État le décret qui a entériné la baisse du prix des TAG, notamment à cause des différences de prix par rapport aux autres professionnels de santé. » Le syndicat dénonce le fait que le prix des TAG ait été divisé par deux en un an, « mais uniquement pour les pharmaciens ». Aujourd'hui, selon les calculs de l'USPO, « la rémunération du pharmacien pour l'analyse du résultat, l'information du patient et l'inscription sur SI-DEP s'élève à 1,90 euro alors qu'elle est supérieure à 5 euros pour les infirmiers, les sages-femmes et les kinésithérapeutes et se situe à 24,90 euros pour les médecins ».
« Nous savons bien que le gouvernement ne va pas revenir sur sa décision, mais nous voulons dire qu'il ne faudra pas compter sur les pharmaciens en cas de 7e vague à l'automne. Le gouvernement a démobilisé la profession », fustige Pierre-Olivier Variot. Il reproche surtout à l'exécutif de ne pas dire clairement qu'il souhaite voir le nombre de tests diminuer. « Le gouvernement ne veut plus payer pour les tests, donc il cible la profession qui teste le plus, c’est-à-dire les pharmaciens, en réduisant à néant la rentabilité de cet acte pour eux, analyse-t-il. Cela va conduire des professionnels à se désengager, l'accès aux tests sera restreint donc, mécaniquement, il y en aura moins. Je voudrais que le gouvernement assume pleinement cette stratégie. »
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