Avec la reprise épidémique, le nombre de tests Covid réalisés en pharmacie est reparti brusquement à la hausse au cours des deux dernières semaines. Alors qu'ils pensaient vivre une accalmie durable au début du mois, les officinaux se demandent comment se réorganiser.
À Blagnac, en Haute-Garonne, Laurent Filoche utilise depuis un an demi un Algéco installé devant son officine pour réaliser des tests antigéniques. Début mars, dans un contexte épidémique alors favorable, il ne réalise plus qu'une vingtaine de tests antigéniques par jour. « À ce moment-là, je me suis posé la question de garder ou non cet Algéco. Finalement j'ai décidé de le conserver. » Bien lui en a pris : 3 semaines plus tard, ce ne sont plus 20 mais 100 tests quotidiens qui sont effectués par son officine. « Cela augmente tous les jours et le taux de positivité est très important. Avec le relâchement des mesures barrières et le refroidissement des températures qui s'annonce dans les prochains jours, je ne vois pas comment cela pourrait baisser rapidement », analyse-t-il. Laurent Filoche n'a jamais embauché d'étudiants pour faire des tests et ne compte pas le faire maintenant. Si la demande en tests continue à augmenter dans les prochains jours, il devra néanmoins appliquer certaines mesures. « Notre limite, c'est 150 tests par jour. Au-delà, on sera obligé de limiter. Donc, on remettra en place un système de tests sur rendez-vous. Dans tous les cas, on ne refera pas 200 ou 250 tests par jour comme à une époque. »
Selon le décompte du président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset, entre 400 000 et 450 000 tests sont actuellement réalisés chaque jour par les différents professionnels de santé habilités. « Les pharmaciens sont de nouveau au niveau maximal de ce qu'ils peuvent faire », observe-t-il. « Sans en avoir encore fait la démarche, des confrères se demandent s'ils ne vont pas faire appel à des étudiants ou à d'autres professionnels pour tester », confirme Bruno Maleine, président du Conseil régional de l'Ordre des pharmaciens d'Île-de-France. Dans sa pharmacie de Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne), Bruno Maleine est passé en 15 jours de 6 ou 7 tests quotidiens à une trentaine. En région parisienne, il a pu constater que cette augmentation de la demande en tests avait eu une autre conséquence : le retour des barnums. « Il n'y en a pas autant qu'en janvier, mais ils réapparaissent depuis quelques jours », confirme-t-il. La réglementation, qui impose désormais d'afficher sur le barnum le nom du professionnel de santé qui en est responsable, n'est pas toujours respectée, loin de là. « Quand on voit un barnum installé juste devant une pharmacie, on se doute que c'est le titulaire de l'officine en question qui en est à l'origine, mais parfois on ne sait pas de qui ça vient », regrette Bruno Maleine.
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