Deux semaines après avoir rendu un premier avis sur le niveau de performance et les conditions d'utilisation des tests antigéniques pour détecter le Covid-19, la Haute Autorité de santé (HAS) a apporté quelques précisions quant à leurs recours pour les personnes symptomatiques.
S'ils sont moins fiables que les tests RT-PCR, les tests antigéniques sont capables, contrairement aux premiers cités, de donner des résultats dans des délais extrêmement courts. Favorables à l'utilisation de ces tests rapides pour les personnes symptomatiques, la HAS a précisé, ce 9 octobre, quelle position ils devraient occuper dans la stratégie de dépistage. Ainsi, pour les patients symptomatiques qui ne présentent pas de risque de développer une forme grave, ils pourront être utilisés en test unique, donc sans confirmation par RT-PCR, et ce quel que soit le résultat du test. Les patients symptomatiques à risque devront en revanche être testés par RT-PCR si le résultat s'avérait négatif. « Dès lors que le résultat du test RT-PCR ne peut être obtenu dans les 48 heures, nous recommandons de réaliser un test antigénique dans les 4 premiers jours après l'apparition des symptômes », a également précisé Dominique Le Guludec, présidente de la HAS. Au-delà de ce délai, les performances des tests antigéniques sont en effet insuffisantes et le test RT-PCR doit être privilégié.
Si elle ne dispose pas encore de données consolidées sur l'efficacité des tests antigéniques pour les personnes asymptomatiques, la HAS reconnaît tout de même l'intérêt de les utiliser « dans le cadre d'opération de dépistage à large échelle ciblant des populations au sein desquelles le risque d'infection est plus important qu'en population générale », citant à titre d'exemple les universités et les abattoirs. Ces tests rapides peuvent être une arme de choix pour « débusquer les clusters », mais pas pour un dépistage individuel si la personne qui souhaite être testée ne présente pas de symptômes. « Un cas contact devra ainsi être testé par PCR », et non par un autre moyen, souligne la HAS.
Les tests antigéniques sur lesquels la HAS s'est basée pour rendre cet avis reposent encore tous sur un prélèvement nasopharyngé. « Nous surveillons les recherches cliniques menées sur d'autres types de prélèvements (salivaires et sanguins) », a indiqué Dominique Le Guludec. Pour les tests salivaires, dont les médias ont beaucoup parlé cette semaine, la HAS ne dispose pour l'instant que de données « partielles » les concernant et ne peut donc encore prononcer un avis.
La HAS, qui a rappelé que ces tests antigéniques pourront bel et bien être réalisés en dehors des laboratoires de biologie médicale, et notamment en pharmacie, n'a pas non plus donné d'indication quant au nombre de tests qui seront officiellement validés, responsabilité qui incombe au ministère de la Santé. La semaine prochaine, la HAS devrait de nouveau s'exprimer, cette fois-ci pour se prononcer sur l'utilisation des tests multiplex qui permettent l'identification de différents virus (SARS-CoV-2, virus grippaux).
Dans les Alpes-Maritimes
Dépistage du VIH : une expérimentation à l’officine
Marché de l’emploi post-Covid
Métiers de l’officine : anatomie d’une pénurie
Près de 45 fois plus de cas en 2023
Rougeole : l’OMS appelle à intensifier la vaccination en Europe
Pharmacien prescripteur
Après les vaccins, les antibiotiques