La HAS avait douché quelques espoirs en rendant un avis plus que mitigé au sujet des prélèvements salivaires, ne préconisant leur recours qu'à certaines catégories de patients symptomatiques. Elle s'est en revanche montrée bien plus enthousiaste au sujet des tests antigéniques, qui semblent avoir de nombreux atouts pour améliorer la stratégie de dépistage massif voulue par le gouvernement, fortement grippée depuis plusieurs semaines. Réalisés, pour le moment, sur la base de prélèvements nasopharyngés, ces tests antigéniques « ne recherchent pas le matériel génétique du virus mais une protéine présente dans le virus », à la différence des tests virologiques RT-PCR, rappelle en préambule la HAS. S'ils font état de performances plus que satisfaisantes (une sensibilité de 80 % minimum et une spécificité égale ou supérieure à 99 %, selon les seuils établis par la HAS et l'OMS), ces nouveaux tests offrent des résultats légèrement moins fiables que les RT-PCR.
Néanmoins, les tests antigéniques ont un avantage que les tests RT-PCR n'auront jamais, leur technique d'analyse « est plus rapide et ne nécessite en général pas d’équipement spécifique ». Pas de machine hors de prix, pas de délais d'attente interminables, le patient pourrait être fixé en 30 minutes tout au plus. Une rapidité et une simplicité d'utilisation qui permettront aux tests antigéniques d'être déployés en dehors des laboratoires de biologie médicale et notamment en pharmacie.
Uniquement pour les symptomatiques, pour le moment
Si le ministère de la Santé décide de suivre l'avis de la HAS, les tests antigéniques pourront prochainement être proposés en officine aux patients symptomatiques (l'Autorité attend encore des données complémentaires pour savoir s'ils pourront bénéficier aux personnes asymptomatiques). « La HAS se prononce favorablement à leur utilisation et à leur remboursement par l’assurance-maladie en utilisation diagnostique (...) Ces tests peuvent être réalisés au sein des laboratoires de biologie médicale et en dehors, en test rapide d’orientation diagnostique (TROD) », a ainsi déclaré Dominique le Guludec, présidente de la HAS, le 25 septembre. Les tests en cours d'homologation sont en grande majorité « des modèles unitaires », a par ailleurs ajouté Cédric Carbonnel, chef du service d'évaluation des actes professionnels de la HAS. Selon toute vraisemblance, le TROD devrait donc consister en un prélèvement, effectué grâce à un écouvillon introduit dans les fosses nasales, puis placé sur une bandelette ou dans un tube contenant un réactif. Si la HAS n'a pas évoqué de possibles risques en termes d'approvisionnement, nul ne sait encore combien de modèles différents de tests antigéniques seront disponibles sur le marché. Les fabricants devront en tout cas obtenir le marquage CE puis le ministère de la Santé dressera une liste complète des modèles validés, après avis de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
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