Près de six Français sur dix sont favorables à ce que l’on autorise les pharmaciens à vacciner les adultes contre la grippe, selon une enquête réalisée par Odoxa*.
Cette adhésion est encore plus nette chez les jeunes (61 %), les seniors (61 %), les cadres (71 %) et les Franciliens (65 %). Par ailleurs, les Français sont convaincus que la vaccination par les pharmaciens offrirait des facilités à la population : amélioration de la protection globale (69 %), plus de possibilité pour se faire vacciner (77 %), augmentation du nombre de personnes se faisant vacciner (72 %).
De leur côté, 80 % des pharmaciens veulent s’investir davantage dans la prévention, et notamment être inclus dans les politiques vaccinales, comme le montre la Grande consultation de la pharmacie d’officine (enquête menée par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine).
Une expérimentation de 3 ans
Face à ce constat, l’Ordre national des pharmaciens veut aller plus loin. « La profession propose une expérimentation de 3 ans permettant aux pharmaciens d’administrer le vaccin contre la grippe aux adultes, et d’en informer leur médecin traitant. Les Français y sont majoritairement favorables », déclare Isabelle Adenot. Déjà, la présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens se félicite du lancement de DP-Vaccins qui va permettre aux officinaux d’aider les Français à mieux suivre l’état de leurs vaccinations (les délivrances de vaccins étant désormais accessibles dans le dossier pharmaceutique durant 21 ans).
L’enquête Odoxa, comme les expériences internationales, confirme qu’en atteignant des populations complémentaires à celles déjà prises en charge dans le dispositif existant, la vaccination à l’officine ne se déploie pas au détriment des autres professionnels de santé mais permet une amélioration tangible de la couverture vaccinale. En effet, selon cette étude, 28 % des personnes qui ne se sont jamais fait vacciner contre la grippe envisageraient de le faire si leur pharmacien était autorisé à les vacciner.
Reste à savoir si le message lancé par l’Ordre des pharmaciens sera entendu des instances politiques. Rappelons que le droit de vacciner aux pharmaciens, qui était inscrit dans la loi de santé, a été supprimé en mars 2015 suite à l’adoption d’un amendement défendu par Jean-Louis Touraine.
* Enquête réalisée par internet, auprès de 983 personnes âgées de 18 ans et plus (échantillon représentatif), 22 au 23 septembre 2016
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