La sérialisation des médicaments est devenue, le 9 février 2019, une obligation dans l'Union européenne. Mais aujourd’hui, elle est loin d’être respectée en France : « 99,9 % des officines ne sont pas connectées au répertoire national de vérification des médicaments (NMVS) », déplore la Direction générale de la santé (DGS) qui souhaite « relancer le projet » au plus vite.
Ainsi, On compte seulement quelques dizaines d’officines connectées dans l’Hexagone alors que dans la plupart des 27 pays européens concernés, elles le sont toutes (100 % en Allemagne, en Espagne, etc.).
Pour pouvoir se connecter, le LGO des officines doit être adapté techniquement. Or seulement « cinq éditeurs de logiciel sur une douzaine fournissant les officines ont développé et fait validé leur solution technique par le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, France MVO et Docaposte, sans toutefois entièrement les déployer », poursuit la DGS, qui souhaite donc « relancer ce chantier ». D'après le site de France MVO, ce sont les logiciels Smart-Rx (Alliance Software/Cegedim R&D Pharmacie), Caduciel V6 (Caduciel), Leo 2 (Isipharm), Pharmaland (La source informatique), et LGPI (Pharmagest). D'autres éditeurs de LGO ont développé une connexion directe pour les officines, sans passer par le CNOP, comme le logiciel Pharmavitale (CEPI) et Actiphatm (MSI 2000).
Pas de sanctions
En cas de non-respect de l’obligation de sérialisation, les pharmaciens, tout comme les éditeurs de LGO, ne risquent pas grand-chose : aucune sanction financière n’est prévue au Code de la santé publique.
Si la sérialisation doit être mise en place, c’est surtout pour renforcer la sécurité autour des médicaments et protéger les patients : « aujourd’hui le circuit de distribution du médicament apparaît sûr en France, mais la situation évolue : les importations de médicaments sont de plus en plus nombreuses - cela a notamment été le cas durant la crise sanitaire du Covid-19 - et il importe de sécuriser le circuit du médicament en Europe », évoque la DGS. Ce que permet la sérialisation.
De son côté, La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) estime que « la sérialisation est un dispositif inefficace et contraignant, qui n’en est pas moins obligatoire ». Le syndicat estime pour autant qu’une « solution logicielle sans frais doit être proposée aux officinaux ». Rappelons qu'aujourd’hui les pharmaciens peuvent utiliser « soit une solution intégrée dans leur logiciel métier (qui utilise ou non le connecteur proposé par l’Ordre des pharmaciens) moyennant le paiement d’une cotisation annuelle de 44 € HT à l’Ordre ainsi que potentiellement d’une tarification de service par l’éditeur de logiciel », indique la FSPF, soit « se connecter gratuitement directement en ligne au répertoire géré par France MVO en utilisant simplement un lecteur optique de code Datamatrix », poursuit le syndicat.
D’après la DGS, cette dernière proposition n’est pas utilisable en routine, car il faut en réalité entrer les codes Datamatrix chiffre par chiffre : c'est une solution possible uniquement en cas de défaillance du logiciel de la pharmacie (en situation d'urgence). Cette solution de secours n’est pas prévue pour un fonctionnement avec un lecteur optique. En pratique, c'est donc en passant par leur éditeur de LGO (qui utilisera ou non le connecteur du CNOP) que vous pourrez pratiquer au quotidien la sérialisation.
Dans les Alpes-Maritimes
Dépistage du VIH : une expérimentation à l’officine
Marché de l’emploi post-Covid
Métiers de l’officine : anatomie d’une pénurie
Près de 45 fois plus de cas en 2023
Rougeole : l’OMS appelle à intensifier la vaccination en Europe
Pharmacien prescripteur
Après les vaccins, les antibiotiques