Depuis le 1er janvier 2023, les marques de préservatifs Éden et Sortez couverts ! sont prises en charge à 100 % par l'assurance-maladie pour les moins de 26 ans. Or tous ces préservatifs sont en latex, excluant donc les personnes qui y sont allergiques. Un manque que l'USPO et la FSPF appellent à corriger.
Avec plus de 2 millions de préservatifs délivrés en pharmacie selon les chiffres du ministère de la Santé, la prise en charge des préservatifs par l'assurance-maladie a déjà rencontré un franc succès. Cependant, les allergiques au latex, soit 1 % de la population, ne peuvent bénéficier de cette mesure. En effet, les préservatifs Eden et Sortez couverts !,les deux marques concernées par le dispositif, sont en latex.
L'absence de préservatifs sans latex dans l'offre gratuite pour les moins de 26 ans est fâcheuse. En effet, l'allergie au latex peut être sévère, pouvant aller jusqu'au choc anaphylactique, l'hospitalisation, voire la mort si elle est n’est pas traitée. D'un point de vue purement financier, les préservatifs sans latex (comme en polyuréthane) sont également souvent plus chers que leurs équivalents avec latex.
Cette situation s'explique par le fait qu'aucun exploitant de préservatifs sans latex n'a fait les démarches pour une inscription à la LPP (liste des produits et des prestations). Une option pourtant possible, assure la direction de la Sécurité sociale.
Selon Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), « ce sont les fabricants qui proposent leurs produits aux autorités de santé. Un prix de remboursement est ensuite négocié, mais souvent bas, ce qui affecte la marge des fabricants. La plupart d'entre eux préfèrent donc renoncer à cette prise en charge et fixer eux-mêmes leurs prix, quitte à vendre moins de produits ».
Cependant, la gratuité des préservatifs sans latex serait une bonne idée selon Philippe Besset : « Même si la demande est faible, il faut que les industriels le fassent. Il faut enclencher le processus », évoque-t-il. Une opinion partagée par Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) : « C'est une mesure nécessaire, nous ne pouvons pas ignorer une population allergique. Mais la balle est dans le camp des industriels. »
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