LES CHARTES d’engagements de progrès nutritionnel sont établies par des acteurs économiques volontaires et sont validées par les pouvoirs publics français. « Elles engagent les signataires à contribuer à une évolution positive des apports nutritionnels de la population en améliorant la composition des produits proposés existants (en sel, sucres, matières grasses, fibres) ou en en créant de nouveaux, et/ou en modifiant la taille des portions, l’accessibilité ou encore la visibilité de ces produits », explique le Dr Michel Chauliac, du Plan national nutrition santé (PNNS). Ces chartes doivent par ailleurs respecter un principe d’équité et tenir compte de la disparité sociale afin que l’ensemble de la population puisse profiter de ces améliorations (au moins pour les deux tiers). « L’engagement des entreprises signataires fait l’objet d’une surveillance et d’une évaluation régulières assurées par le comité d’experts du PNNS et par l’Observatoire de la qualité alimentaire, instance qui se situe entre l’INRA et l’AFSSA », précise le Dr Chauliac. Une simulation sur les quinze premières chartes signées montre qu’il a été possible de retirer environ 9 000 tonnes de sucres, 4 200 tonnes de lipides et 500 tonnes de sel des produits proposés. Actuellement, 35 dossiers sont proposés et 18 ont reçu la signature de l’État.
Le mouvement général initié aujourd’hui prend une orientation très favorable, à l’exemple de la charte des fabricants de compotes et de fruits au sirop signée par cinq entreprises de la section fruits de la Fédération des industries d’aliments conservés (FIAC) et validée par le PNNS. Les cinq fabricants ont décidé de tout mettre en œuvre pour faire connaître les qualités nutritionnelles de leurs produits et développer la consommation de fruits pour atteindre le célèbre repère nutritionnel « d’au moins 5 fruits et légumes par jour » sous toutes leurs formes : crus, cuits, nature ou préparés, frais, surgelés ou en conserve.
Une qualité nutritionnelle équivalente à celle des fruits frais.
« La charte collective se décline en quatre points clés, détaille Thierry Goubault, membre de l’AFIDEM (Association française interprofessionnelle des fruits et légumes à destinations multiples) et porte-parole des signataires de la charte : réduire significativement les teneurs en sucres ajoutés des fruits au sirop, compotes et confitures ; promouvoir les produits allégés en sucre et sans sucres ajoutés ; instaurer une communication collective pour contribuer à une hausse globale de la consommation de fruits par les Français ; développer l’étiquetage des produits à marque nationale. » Dans le cadre de cette charte collective, l’AFIDEM a lancé en 2008 une campagne de communication sur trois ans auprès des médecins (32 000 généralistes et 7 000 spécialistes), et elle a mis à la disposition du corps médical de nombreux outils (livre blanc, posters, brochures thématiques disponibles en salle d’attente, site internet www.fruits-nutrition.fr). En 2010, elle dresse un premier bilan de cette campagne. Selon les résultats, les médecins ont en général une bonne connaissance des recommandations du PNNS. Ils ont mémorisé le fait que l’on puisse manger des fruits sous toutes leurs formes, notamment que les compotes et fruits au sirop soient équivalents aux fruits frais, et ils conseillent leur consommation à leurs patients. Mais il reste un certain nombre d’idées reçues à combattre, surtout auprès de généralistes, comme : ces produits sont trop sucrés, les vitamines sont détruites par la cuisson… Pour apporter des arguments positifs, le site internet va évoluer avec la mise en ligne prochaine de deux nouvelles rubriques : « Le saviez-vous ? » et « Les bienfaits des fruits ». Le site comportera d’ici à la fin 2010 un formulaire « Prise de conscience », outil permettant au médecin et au patient de faire le bilan des apports en fruits et légumes.
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