L’UNION des Grandes Pharmacies souhaite vous faire part de sa perception de la situation dans le traitement de la vaccination contre la grippe A(H1N1). S’agissant du public, cette campagne de vaccination est tardive par rapport au pic de la pandémie, qui se profile. S’agissant des pharmaciens et collaborateurs de pharmacies, qui sont en première ligne face aux malades, les remontés du terrain officinal font état de stupeur, incompréhension, mécontentement, la profession n’ayant pas été reconnue dans son rôle habituel d’information de santé et de praticien au quotidien. Les pharmaciens sont les grands oubliés de la campagne.
En effet la vaccination a commencé au début du mois de novembre, et beaucoup d’officinaux se demandent pourquoi ils n’ont pas eu la possibilité de se faire vacciner dès cette époque.
Certaines lettres, datées des 7, 8 et 9 novembre 2009, sont arrivées dans les officines aux alentours du 15 novembre, informant les titulaires qu’ils avaient la possibilité de se faire vacciner ainsi que leurs collaborateurs. Ces lettres indiquaient qu’il fallait se rendre à la caisse primaire d’assurance-maladie pour récupérer l’autorisation de vaccination. Aucune mesure n’avait été mise en place à la CPAM pour que ces professionnels de santé puissent récupérer ces bons rapidement. Le pharmacien devait faire la queue pour recevoir l’autorisation de vaccination et aller se faire vacciner dans un centre. Les centres de vaccination présentent ceci de particulier que le public arrive et suit un protocole qui l’amène à être vacciné et sortir du dispensaire deux heures, deux heures et demie après y être entré.
Les pharmaciens, acteurs de santé publique, au quotidien face aux malades, ont constaté avec amertume et déception qu’ils n’avaient aucun rôle de spécialiste de santé dans ce processus de lutte contre la grippe A (H1N1) et que leur rôle était considéré comme étant sans intérêt. Cette considération ne correspond pas à la réalité puisque chaque jour les pharmaciens de France sont, avec leurs 22 000 pharmacies, en contact avec 3 millions de personnes. Si la vaccination avait été effectuée dans les pharmacies, cela aurait été bouclé en 15 jours (...) Accueil, service, compétence, la pharmacie française est un lieu où, sans rendez-vous, vous avez accès à des soins de qualité, à un avis médical gratuit, concernant aussi bien le traitement d’une pathologie que l’hygiène de vie ou la prévention.
(...) Il se répand un sentiment de déception et une vision que la profession de pharmacien est complètement dévalorisée dans cette campagne de santé publique. Le fait de se passer des pharmaciens, de la force du circuit officinal, est de nature à se priver de tout un arsenal de défense : conseils, vaccinations, préconisations, et par là même d’affaiblir la puissance médicale que nous opposons à l’infection qui se répand en France et ailleurs (...) Tout se passe comme si le pharmacien, un des acteurs principaux du monde de la santé publique, avait été exclu du système élaboré par le ministère de la Santé. Devant un tel cafouillage, on ne peut que souhaiter rapidement que la vaccination passe aussi par les officines (l’argument du conditionnement multidoses n’est pas une argumentation justifiée).
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