Les premiers travaux de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) sur le cannabis médical ont été initiés à l’automne 2018. Après les travaux de deux comités scientifiques, plusieurs auditions des parties prenantes et un fort soutien politique – notamment porté par Olivier Véran, alors député, qui a entériné l’étude à venir dans la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2020 – l’expérimentation du cannabis médical s’apprête à enrôler son premier patient.
« Pour cette expérimentation inédite, que certains qualifient d’historique, nous devons nous donner toutes les chances de réussite, c’est pourquoi la formation des professionnels de santé qui y participent est indispensable », explique Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale de l’ANSM.
La formation est donc obligatoire, gratuite, conçue par l’agence avec des médecins français et l’aide de médecins et pharmaciens étrangers qui prescrivent et dispensent déjà du cannabis médical dans leur pays. Il s’agit de modules de e-learning d’une durée totale de 2 h 30 qui aboutissent à une validation des acquis et la délivrance d’une attestation de formation personnelle permettant aux professionnels formés de s’inscrire sur le registre national électronique qui vient d’être validé par la CNIL. « Nous allons publier d’ici quelques jours la liste des 200 structures de référence volontaires sélectionnées par l’ANSM, pour lesquelles nous avons été très attentifs à leur répartition, puis la première liste des pharmacies qui dispenseront le cannabis médical », annonce Christelle Ratignier-Carbonneil.
Jusqu’à 3 000 pharmaciens
L’inclusion sera réalisée en structure de référence, mais le patient pourra ensuite choisir soit d’être suivi dans cet établissement, soit en ambulatoire en choisissant un médecin libéral et/ou un pharmacien d’officine. Pour l’ANSM, l’implication des professionnels de santé de ville est essentielle, non seulement pour pallier la couverture territoriale inégale offerte par les 200 structures de référence, mais aussi pour obtenir des données de faisabilité sur la prescription et la dispensation en ville. Dès qu’un pharmacien sera désigné par un patient, la formation en ligne obligatoire lui sera accessible. Cette expérimentation visant l’inclusion de 3 000 patients, l’ANSM précise qu’elle pourra inclure jusqu’à 3 000 pharmaciens. « Dans chaque PUI et chaque officine participante, il faudra plusieurs pharmaciens formés pour assurer la continuité de la délivrance du traitement », souligne Nathalie Richard, qui dirige le projet à l’ANSM.
Le cannabis médical – qui pourra se présenter sous forme d’huile, de fleurs séchées ou de comprimés – étant classé stupéfiant, il fera l’objet d’une ordonnance sécurisée et d’une prescription maximale de 28 jours. En plus de cette ordonnance sécurisée, le patient se verra remettre une attestation lui permettant de se procurer, de détenir et de transporter des médicaments à base de cannabis en toute légalité. En revanche, il ne sera pas autorisé à conduire un véhicule.
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