Polémique sur le guide AVK

L’arroseur arrosé ?

Publié le 11/04/2013

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CET ÉPISODE de la guéguerre à laquelle se livrent médecins et pharmaciens pourrait s’appeler « L’arroseur arrosé ». Tandis que l’avenant sur l’accompagnement des patients sous AVK devrait être prochainement publié au « Journal officiel », l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a édité un guide pour aider les officinaux à mener leurs entretiens pharmaceutiques avec ces malades chroniques. Apparemment, le guide a également intéressé les médecins, dont certains l’ont lu de près. Et là, horreur, ils y ont découvert des « points problématiques » dont un se révèle « d’une gravité extrême ». C’est ce qu’écrit le Dr Michel Chassang, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) au président de l’USPO, Gilles Bonnefond. Mais quel est ce point suffisamment grave qui a poussé le Dr Chassang à prendre la plume ? « Votre guide contient une erreur qui peut avoir des conséquences lourdes sur le plan médical : vous confondez la fibrillation auriculaire avec la fibrillation ventriculaire », s’alarme le médecin. En fait, explique Gilles Bonnefond, dans un des tableaux du guide, une coquille s’est malencontreusement glissée : une malheureuse contraction de texte a effacé le mot « auriculaire », ne laissant apparaître que celui de « ventriculaire ». « C’est une attaque », regrette le président de l’USPO, qui rappelle au passage que le diagnostic est du ressort du corps médical et que cette « erreur » retrouvée dans un guide pratique à destination des pharmaciens n’est pas de nature à mettre en péril la vie des patients. Pour lui, « Michel Chassang cherche plutôt le conflit et la polémique, plutôt que la coopération. Ce n’est pas ce qui fait avancer l’observance de ces patients. » Et Gilles Bonnefond de corriger à son tour les inexactitudes et les approximations du Dr Chassang. Il indique ainsi au médecin, qui lui reproche d’avoir oublié les AINS dans les contre-indications avec les AVK, que les seuls concernés sont les pyrazolés, qui ne sont plus commercialisés depuis plusieurs années… De même, il fait remarquer au président de la CSMF que les médicaments en question sont appelés AVK et non anti-AVK, comme le docteur l’écrit lui-même par erreur. En résumé, errare humanum est, mais primum non nocere.