Grippe : la vaccination obligatoire pour les soignants à l'étude

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Publié le 07/02/2019
Buzyn

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Crédit photo : Capture d'écran

L'épidémie de grippe en France est « probablement » à son pic, estime la ministre de la Santé Agnès Buzyn. S'alarmant de plusieurs décès dans une maison de retraite, elle s'interroge sur la possibilité de rendre de nouveau obligatoire la vaccination antigrippale pour les professionnels de santé.

« Aujourd'hui toute la France est en zone d'épidémie, donc nous sommes au pic probablement, et nous verrons à la fin du mois quels ont été les taux de mortalité », a expliqué Agnès Buzyn ce matin sur Europe 1.

Le bulletin de surveillance hebdomadaire de l'agence Santé publique France publié le 6 février fait état d'environ 1 100 décès attribuables à la grippe entre le début de la surveillance et le 20 janvier dernier.

Parmi les victimes, on dénombre six personnes dans un EHPAD du Loiret, quatre résidents et deux membres du personnel. Certaines personnes âgées étaient vaccinées, souligne la ministre de la Santé, précisant « que chez les gens très âgés, le vaccin est peu efficace car leur système immunitaire fonctionne très mal pour répondre à la vaccination ». Toutefois, déplore-t-elle, « les deux soignants n'étaient pas vaccinés ». Pour Agnès Buzyn, les soignants dans les hôpitaux ou les EHPAD doivent l'être. Et la menace d'instaurer une obligation refait surface. « Il y a eu une obligation, supprimée il y a quelques années, rappelle-t-elle. Aujourd'hui, j'ai demandé un effort particulier notamment aux ordres des médecins, des infirmiers, des kinésithérapeutes… pour qu'ils fassent une campagne pro-vaccin. Je verrai quel a été cette année le taux de couverture des soignants, j'espère qu'ils comprennent leur responsabilité. Si vraiment ça ne progresse pas, peut-être que nous en reviendrons à l'obligation. »

Par ailleurs, la ministre de la Santé observe que le vaccin est cette année « moyennement » efficace. Deux virus circulent actuellement. « Sur le virus classique, la souche A, le vaccin couvre à peu près 50 % des gens, et sur l'autre virus qui circule, la couverture est très médiocre, à 20 %, ce qui peut expliquer les mauvais chiffres de mortalité », précise Agnès Buzyn.

Avec l'AFP.


Source : lequotidiendupharmacien.fr