Des outils de formation et d’information pour le pharmacien

Faire mieux comprendre aux femmes la contraception d’urgence

Publié le 08/10/2009
Article réservé aux abonnés
Bien qu’en augmentation, le recours à la contraception d’urgence (CU), disponible sans ordonnance en France depuis dix ans, reste limité. Ceci s’explique par la sous-perception du risque de grossesse lié à un rapport non ou mal protégé, et à la méconnaissance des modalités d’utilisation de la méthode.

« NOUS DISPOSONS en 2009 de nombreuses méthodes de contraception (douze concepts d’efficacité différente) et cette variété alimente l’idée d’un "devoir contraceptif", constate le Dr Françoise Tourmen, vice-présidente de l’Association française pour la contraception. Malgré un recours massif à la contraception, une grossesse sur trois n’est pas prévue et l’on observe un peu plus de 200 000 IVG par an (des chiffres stables depuis des années). »

Le pharmacien est le professionnel de santé le plus impliqué dans la vente du lévonorgestrel, progestatif spécifique de la CU. La vente annuelle est de 1,2 million de boîtes, dont 92 % sans ordonnance ; 324 270 boîtes en 2008 (50 475 en 2002) ont été dispensées aux mineures par les pharmaciens, alors que les infirmières scolaires en ont délivré seulement 9 150 sur l’année scolaire 2007-2008. Les médecins sont en retrait, faisant au mieux l’information (5 % des ventes sur prescription). Ces chiffres traduisent une sous-utilisation importante, compte tenu de la mauvaise utilisation du préservatif et de la fréquence des oublis de pilule.

La mise sur le marché, par les laboratoires HRA Pharma, d’un nouveau médicament de la CU, disponible sur prescription médicale, et dont la durée d’efficacité est de cinq jours (versus trois jours pour le précédent), amène à intensifier l’information et la formation des pharmaciens d’officine dans ce domaine. Les campagnes mises en place par les autorités de santé doivent être relayées par tous les professionnels de santé, et en particulier par les pharmaciens dont les missions sont renforcées et élargies par la loi Hôpital, patients, santé, territoire (HPST).

Les pharmaciens se mobilisent.

« On parle maintenant de développement professionnel pharmaceutique continu ; ce dernier constitue une obligation pour les pharmaciens », déclare Thierry Barthelmé, président de l’UTIP. Les missions du pharmacien en matière de contraception concernent l’éducation du public, la participation aux campagnes d’information, la dispensation et le renouvellement de la contraception régulière et d’urgence, et le suivi du traitement, compte tenu surtout de la raréfaction des gynécologues. Tout ceci dans le respect la législation. La volonté de l’UTIP-FPC a toujours été d’accompagner le pharmacien dans l’évolution de son métier, de ses pratiques et de ses connaissances. « Dans le cas de la contraception, l’UTIP propose sur son site internet une formation à distance (FOAD) en gynécologie avec un QCM de pré-formation autour de trois cas-patients avec l’aide de banques de données, de lexique, de cours, afin d’apporter les bonnes réponses, et un QCM de post-formation », explique son président. D’autre part, l’UTIP organise en partenariat avec HRA Pharma des soirées de formation sur la CU : à ce jour, plus de 1 500 pharmaciens ont été formés. Ce partenariat a conduit à la mise en place d’une campagne de sensibilisation, de prévention et d’éducation du grand public dans les pharmacies. « Ainsi, le pharmacien qui en fera la demande auprès du laboratoire pourra obtenir gracieusement un code d’accès au module de formation internet réalisé en toute indépendance par l’UTIP », explique Jean-Bernard Delbarre, responsable des opérations Santé féminine de HRA Pharma. Pour faciliter la communication au comptoir, le laboratoire met à la disposition du grand public une affiche interpellant sur les grossesses non prévues, leurs causes, les solutions de rattrapage, ainsi que des dépliants informatifs sous forme de questions/réponses, et un bloc de cent étiquettes rappelant la marche à suivre en cas d’oubli de pilule. « Nous renforçons notre politique globale de services et d’accompagnement des pharmaciens en espérant apporter une meilleure information aux femmes et aux couples, et encourager la discussion entre le pharmacien et sa patiente », conclut le responsable Santé féminine du laboratoire.

D’après une conférence de l’UTIP et de HRA Pharma.
CHISTINE NICOLET

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2692