Prévention non médicamenteuse

Comment changer les comportements

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Publié le 17/11/2016
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Bien que convaincus des bienfaits des méthodes de prévention, les Français les suivent de manière inégale car ils se sentent insuffisamment informés. L'un des axes prioritaires des acteurs du système de santé est de les accompagner au quotidien et à long terme pour les faire adhérer à une « prévention active ».

Nutrition, activité physique, gestion du stress sont au cœur des réformes engagées dans notre pays pour accélérer la transition d'une médecine curative vers une médecine préventive. Le tout-médicament est loin d'être la panacée pour prévenir certaines maladies ou leurs complications. Les Français en sont persuadés : les médicaments ne sont pas les seuls facteurs d'une bonne santé. Selon le sondage réalisé par l'Ifop pour la Fondation Pileje, 76 % des interviewés estiment que des méthodes d'action peuvent compléter, voire remplacer un traitement médicamenteux. La mise à distance du tout-médicament est d'autant plus prégnante que, pour 83 % des Français, les médicaments sont des composés chimiques, et 82 % s'en défient car ils les jugent potentiellement dangereux. Seulement un tiers des personnes interrogées déclare parfois penser au médicament comme à une pilule miracle.

Les bonnes pratiques de prévention ont été bien intégrées par une majorité de Français, certaines étant suivies avec assiduité : 69 % parviennent à ne pas fumer et 64 % à limiter leur consommation d'alcool. En revanche d'autres recommandations, notamment en matière en matière d'alimentation et d'exercice physique, se révèlent beaucoup plus difficiles à suivre. C'est le cas de la limitation de la consommation de viande rouge et de charcuterie, le fait d'éviter d'être trop sédentaire ou de pratiquer une activité physique régulière.
Le passage à l'action n'est pas évident
Pour une minorité des personnes interrogées (8 à 21 %) le défi est trop difficile, elles ne cherchent même pas à suivre les recommandations. Elles estiment qu'il est plus facile de prendre un médicament que de surveiller sa nourriture. Heureusement, une part importante des sondés tente de s'approprier de bons comportements mais elle n'y parvient pas pleinement. Il apparaît que, même si les patients sont motivés et convaincus des effets bénéfiques des bonnes pratiques de santé, plusieurs freins, dont un déficit d'information sur ces méthodes, les empêchent d'adopter les bons réflexes. « Il faut savoir de quoi on parle, déclare le Pr Patrick Jourdain, cardiologue du CHR Dubos de Pontoise. La prévention primaire est à mettre en œuvre précocement, si possible collectivement, avant d'être malade ; elle suppose un changement de mode de vie et une rectification de conduites individuelles pour des résultats à long terme. La prévention secondaire intervient lorsqu'on est atteint d'une maladie, on se focalise alors sur un élément spécifique, on est dans l'action immédiate pour un bénéfice à court terme. »

Il est important de donner des explications et des conseils pratiques pour aider le patient à prendre les décisions qui ne le mettent pas en danger ou l'aident à retrouver l'équilibre. « L'éducation à la santé est un lien qui se tisse tous les jours, il est fondé sur la confiance. Il faut donner au patient les moyens de faire le mieux possible en respectant sa liberté de choix sans le culpabiliser ou le replonger dans sa pathologie. » À l'heure de la révolution numérique et de la santé connectée, les associations et les plateformes peuvent lui apporter un soutien personnalisé, des contacts, mais aussi de l'humain s'il ressent le besoin d'être entouré et coaché.

D'après une conférence de presse de la Fondation Pileje.

Christine Nicolet

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3304