TOUT DEVAIT être calé pour le 1er février. Mais, plus de deux semaines après, l’avenant signé avec l’assurance-maladie sur le suivi des patients sous AVK n’est toujours pas paru au « Journal officiel ». Résultat, les entretiens pharmaceutiques dédiés aux traitements anticoagulants oraux ne peuvent pas encore réellement démarrer. Ce qui coince ? Des détails, a priori. En effet, le retard proviendrait simplement du fait que les outils nécessaires à la conduite des entretiens pharmaceutiques (guide d’accompagnement du patient, fiche de suivi de l’entretien) sont toujours en phase de validation par les autorités sanitaires. « L’ANSM* nous a déjà répondu, elle a formulé quelques remarques sur la forme concernant le questionnaire destiné aux patients, indique Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Nous attendons maintenant la réponse de la HAS**. » Le Conseil de l’Ordre des pharmaciens doit également donner son avis sur ces supports aux entretiens. « Il y a un peu de retard à cause de ces procédures, mais j’espère que d’ici à la fin du mois on y verra un peu plus clair », souligne Gilles Bonnefond. « En attendant, il ne faut pas hésiter à se former », insiste-t-il.
Réinventer le métier.
Pour Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), « les entretiens pharmaceutiques seront l’occasion de réinventer notre métier, mais aussi, plus pragmatiquement, un moyen d’assurer l’avenir de la profession ». « La proximité et le service ne sont pas délocalisables, affirmait-il récemment dans un éditorial du « Pharmacien de France ». La récente autorisation de la vente par correspondance des médicaments sur Internet, que nous combattons, le prouvera : rien ne remplace le face-à-face entre un patient et un professionnel de santé. Le bon usage du médicament ne se pratique pas à distance. » Le président de la FSPF présente des objectifs ambitieux pour la profession : « Je ne m’avouerai pas satisfait tant que deux tiers des patients concernés ne seront pas suivis dans le cadre de ces entretiens. Et au moins 80 % des officines devront proposer ce service dans moins de deux ans. » Et Philippe Gaertner de conclure : « Il est des trains qui ne passent pas deux fois. Et celui des entretiens pharmaceutiques va bientôt entrer en gare. »
**Haute Autorité de santé.
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