En Auvergne-Rhône-Alpes, près de 80 % des pharmacies, toutes volontaires, ont été autorisées à vacciner contre la grippe pour cette saison. Et selon les premiers chiffres, le succès est au rendez-vous.
« Au bout d’un mois de campagne 2018-2019, nous avons déjà vacciné 100 000 personnes contre la grippe en pharmacie en Auvergne-Rhône-Alpes », se félicite Olivier Rozaire, président de l’URPS pharmaciens de la région, qui s'est exprimé durant la récente Journée des pharmaciens adjoints*. « D’ici à la clôture de la campagne, le 31 janvier 2019, nous devrions donc atteindre facilement les 200 000 personnes vaccinées sur notre territoire, soit deux fois plus que la saison dernière », estime Olivier Rozaire.
De plus, l’Auvergne-Rhône-Alpes n’est pas la seule région à participer à l’expérimentation. Outre la Nouvelle-Aquitaine, comme l’année dernière, s’ajoutent cette année deux autres régions : l’Occitanie et les Hauts-de-France. En Occitanie, 3 107 pharmaciens volontaires ont été autorisés par l’ARS à vacciner contre la grippe. Dans les Hauts-de-France, ils sont 2 346. En Nouvelle-Aquitaine, 68 % des pharmaciens sont habilités à vacciner.
En totalisant ces quatre régions, on devrait donc dépasser largement le chiffre de 2017, qui était de 156 000 vaccinations en pharmacie dans les deux régions concernées… Ce qui représentait déjà plus de quatre fois le nombre attendu par les autorités de santé (qui en espéraient 40 ou 50 000) !
Des évolutions
C’est d’ailleurs grâce à ces bons taux de vaccination 2017-2018 que l’expérimentation de la vaccination en pharmacie, prévue sur 3 ans, a pu évoluer. Non seulement elle a été étendue à 4 régions au lieu des 2 initialement prévues, mais la cible vaccinale a également été élargie. Désormais toutes les personnes de 18 ans et plus pour qui le vaccin est recommandé, y compris les primovaccinants et les femmes enceintes, peuvent se faire vacciner en pharmacie, sur simple présentation de leur bon de prise en charge de l’assurance-maladie. « Et cela ne vaut pas que pour les pharmaciens. Les infirmiers et les sages-femmes ont également bénéficié de cet élargissement de la cible, grâce à l’expérimentation de vaccination en pharmacie ! », tient à rappeler Olivier Rozaire.
D’ailleurs, atteindre les primovaccinants est un objectif prioritaire pour le président de l’URPS ARA : « seulement 11 % d’entre eux se font vacciner, ce qui est peu. Nous souhaitons dans un premier temps, arriver à en vacciner 20 % », évoque-t-il.
Enfin, les pharmaciens continuent leur croisade pour étendre encore plus la cible vaccinale autorisée pour 2019-2020. « L’année prochaine, l’expérimentation de vaccination contre la grippe à l’officine sera étendue à toute la France. Et nous essayons d’aller plus loin au niveau du ministère de la Santé afin de pourvoir vacciner contre la grippe toutes les personnes de moins de 65 ans et en bonne santé qui le souhaitent », confie Olivier Rozaire. Aujourd’hui, en effet, ces personnes ne sont pas éligibles à la vaccination en pharmacie. Mais elles sont nombreuses à réclamer à leur pharmacien de se faire vacciner.
*Journée organisée par la section D de l’Ordre national des pharmaciens, l’URPS pharmaciens Ile-de-France, avec le soutien institutionnel de Novartis et Sanofi.
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