Le Quotidien du pharmacien. — L’avenant 21 a définitivement entériné la possibilité qu’ont les pharmaciens d’accompagner les patients sous traitement anticancéreux par voie orale. Où en sommes-nous aujourd’hui ?
Béatrice Clairaz-Mahiou.- Pour l’instant, le bilan est très mitigé, en grande partie à cause du contexte actuel. La pandémie et notamment les tests antigéniques ont consommé beaucoup de temps aux pharmaciens, qui n’ont pas pu mettre en place ces accompagnements. Il a fallu se réorganiser, et répondre à l’urgence du moment. Fin octobre, c’est la campagne de vaccination grippale doublée de la vaccination Covid qui mobilisera nos efforts. C’est aussi pour cette raison que de notre côté, nous n’avons malheureusement pas pu mettre en place de dispositif particulier pour Octobre rose. Mais il faut maintenant reprendre toutes les missions, dont les entretiens chimio orale. Surtout qu’il y a de la demande ! Beaucoup de nos patients souhaitent pouvoir bénéficier de cet accompagnement particulier. L’enjeu va donc être de monter en puissance et tenir nos engagements auprès de la CNAM.
Comment ces accompagnements sont vécus par les patients, mais aussi les oncologues ?
Les retours sont globalement très positifs. Quand vous réalisez ces entretiens avec les patients, vous passez un peu plus de temps avec eux dans un espace de confidentialité. Cela crée et renforce le lien, ce qui est très apprécié. Du côté des oncologues, ils sont très contents qu'un professionnel en ville assure le suivi du patient, qu’ils n’ont pas toujours l’occasion de voir régulièrement. Rien que dans notre officine, déjà une vingtaine de personnes sensibilisées ont envie de bénéficier de cet accompagnement. Nous allons les relancer après la campagne de vaccination grippale. Il y a une réelle demande d’accompagnement de la part des patients.
Quels sont les défis auxquels font face les pharmaciens voulant effectuer ces accompagnements ?
Un paramètre à prendre en compte, c’est que pendant ces entretiens d’accompagnement, vous êtes indisponible au comptoir. Il faut donc les planifier à un moment donné où l’activité est un peu plus calme, hors des heures d’affluence. Les premiers entretiens peuvent être difficiles, notamment pour certains pharmaciens qui se retrouvent hors de leur zone de confort, et j’engage vivement mes confrères qui ne se sentent pas à l’aise à suivre une formation, car il y a beaucoup de travail à faire en amont, surtout lors des premiers entretiens. Enfin, il ne faut surtout pas oublier de communiquer avec les autres professionnels de santé qui prennent en charge le patient.
Dans les Alpes-Maritimes
Dépistage du VIH : une expérimentation à l’officine
Marché de l’emploi post-Covid
Métiers de l’officine : anatomie d’une pénurie
Près de 45 fois plus de cas en 2023
Rougeole : l’OMS appelle à intensifier la vaccination en Europe
Pharmacien prescripteur
Après les vaccins, les antibiotiques