Invité hier du « Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI », le ministre de la Santé François Braun a été interpellé sur les tensions d’approvisionnement en amoxicilline sur le territoire. Il rappelle les « stratégies d’atténuation » du problème mises en place en lien avec l’agence du médicament depuis vendredi et appelle les pharmaciens à délivrer la juste quantité pour un traitement sur cinq jours, en appliquant la dispensation à l’unité si nécessaire et quand cela est possible.
Dans les recommandations diffusées vendredi par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour faire face aux tensions d’approvisionnement en amoxicilline, seule ou en association avec l’acide clavulanique, le pharmacien est notamment appelé à dispenser « autant que possible dans des conditionnements adaptés à une durée de 5 jours », tel que recommandé dans la plupart des pathologies infectieuses courantes. Dans ce cadre, l’agence demande aux confrères de « prioriser la dispensation à l’unité dès que cela est possible », une mission officiellement entrée en vigueur le 7 mai dernier par le biais de la convention pharmaceutique signée en mars.
Une mesure sur laquelle est revenu François Braun hier, lors de l’émission « Le Grand Jury », expliquant avoir « autorisé les pharmaciens à déconditionner ». La convention prévoit que pour chaque délivrance à l’unité d’un antibiotique, le pharmacien bénéficie d’une rémunération sur objectif de santé publique (ROSP) de 1 euro TTC dans la limite d’un plafond annuel de 500 euros TTC (coefficient majoré de 1,05 dans les DROM).
L’ANSM préconise également que le pharmacien vérifie la présence du résultat du TROD angine pour toute prescription d’amoxicilline dans cette pathologie et avant toute dispensation. En cas de doute, il convient de contacter le médecin. Il est bien sûr envisageable que le pharmacien réalise lui-même ce TROD angine pour tous les patients de 10 ans et plus, un exercice à systématiser lorsqu’un patient se présente avec les symptômes d’une angine sans avoir préalablement consulté un médecin.
Face aux tensions et ruptures enregistrées ces derniers mois, le ministre de la Santé les explique principalement par une « discordance, à l’issue de la crise Covid, entre les besoins et les stocks dont on dispose » et se félicite que la France ait mis en place un système permettant « de suivre les stocks de médicaments essentiels », ce qui « n’est pas le cas » dans tous les pays. François Braun précise que les tensions sur le paracétamol devraient être « réglées » dans « les semaines qui viennent », et celles sur l’amoxicilline en mars prochain. « Ce ne sont pas des médicaments qui sont produits en France, ajoute le ministre. C’est tout l’enjeu qu’ont porté le président de la République et la Première ministre sur France 2030 : on va rapatrier toutes ces industries qui produisent des médicaments essentiels en France, en Europe, pour assurer notre souveraineté. »
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