Certains confrères ont été confrontés à de réelles plaintes. C’est le cas de Sylvie, dont la mère est devenue « totalement impotente » après avoir pris du Lévothyrox nouvelle formule.
La pharmacienne explique aussi que bon nombre de ses patients souffrent de troubles plus légers, « juste dus au déséquilibre thyroïdien ». Bénédicte a, pour sa part, observé trois cas d’effets indésirables, mais pour les autres, elle accuse « les médias d’avoir semé la panique ». Idem pour Marylène qui juge les médias fautifs de cette psychose. « C’est terrible pour les angoissés, déplore-t-elle. J'ai même eu un patient qui avait tous les effets secondaires avec l'ancienne formule. » Stéphanie fait le même constat : « pendant les mois qui ont suivi la sortie du nouveau Lévothyrox, aucun retour particulier de nos clients (...). Je pars en congé en juillet, je constate sur internet que les médias commencent à en parler crescendo, et au mois d'août, les plaintes commencent à apparaître comme par enchantement ». Certains clients lui auraient même demandé s'ils ne pouvaient pas avoir l'ancienne formule en présentation générique, alors qu'ils refusaient de la prendre auparavant… « Ce n'est pas un scandale sanitaire mais médiatique, relayé par des gens qui confondent le doctorat de pharmacie avec Wikipedia », s’emporte également Hélène. Un autre confrère estime que les médias auraient été plus utiles pour informer les patients de ce changement de formule plutôt que de faire monter une psychose au point d'entraîner l'arrêt de prise chez les plus angoissés. C’est d’ailleurs ce que décrit Thilo, confronté surtout à un grave cas « d'effet secondaire » survenu chez une patiente qui allait très bien jusqu'au jour où elle a arrêté le Lévothyrox par crainte d'effet néfaste. Françoise relève, elle, que « curieusement, ceux qui ont des effets secondaires sont ceux qui sont contre les génériques ». « Parfois les symptômes correspondent à la fois à une hypo et hyperthyroïdie, ce qui n'est pas explicable », souligne de son côté Samira. « Avant, le Lévothyrox était de moins bonne qualité, et il y avait beaucoup moins de problèmes que maintenant. Allez comprendre », s’interroge Dominique.
Alors, lorsqu’ils ont appris la décision de la ministre d’un retour possible de l’ancienne formule dans les rayons des officines, beaucoup de pharmaciens ont vu rouge. « Notre ministre vient de céder à une pression illégitime », regrette ainsi Éric. Un rétropédalage lamentable, aux yeux de Fatima, qui risque de « conforter tous ces procéduriers » qui ont saisi la justice. D’autres encore qualifient cette décision de consternante.
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