Aux États-Unis, pays où la crise des opiacés a fait 700 000 morts par overdose depuis le début du siècle, certains réseaux sociaux sont visés par une procédure qui devra déterminer leur implication dans la vente illégale de médicaments et les éventuels intérêts financiers qu’ils en ont tirés.
À l’automne 2023, un tribunal californien accusait Instagram et Facebook (groupe Meta) de nuire à la santé mentale et physique des jeunes. Aujourd’hui, ces réseaux sociaux font l’objet d’une enquête pénale : ils auraient non seulement contribué à la prolifération des ventes illégales de médicaments, mais ils en auraient aussi bénéficié financièrement, comme le relate le « Wall Street Journal ».
Ces présomptions ont conduit à l’ouverture d’une enquête pénale en 2023. Le quotidien américain, faisant référence à des documents et à des proches du dossier, indique que « des assignations à comparaître et des interrogatoires ont été effectués dans le cadre d'une procédure devant un grand jury, composé de citoyens qui participent à la phase d'instruction ». Soutenus par l’agence fédérale du médicament (FDA), les procureurs fédéraux de l'État de Virginie « ont réclamé des archives liées à des contenus sur des médicaments en infraction avec la réglementation sur les plateformes de Meta et/ou sur la vente illégale de médicaments via ces mêmes plateformes ». Les résultats de ces investigations détermineront si les plateformes de Meta doivent être poursuivies en justice.
De son côté, Meta se défend auprès du « Wall Street Journal » : « La vente illégale de médicaments est contraire à notre politique et nous œuvrons à trouver et à retirer ces contenus de nos services. » Le groupe assure coopérer de manière proactive avec les forces de l’ordre pour aider à combattre la vente et la distribution illégales de médicaments. Des affirmations réitérées sur X (anciennement Twitter) par le président des affaires internationales de Meta, Nick Clegg. Selon son post, le groupe a rejoint l’Alliance pour prévenir les dangers des médicaments, aux côtés du département d’État américain et de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNDOC), dans l’objectif « d’aider à empêcher la vente de drogues synthétiques sur Internet ».
Avant Meta, les laboratoires commercialisant l’oxycodone, et plus particulièrement le groupe Purdue Pharma, propriétaire de l'antidouleur Oxycontin, avaient été directement mis en cause dans la crise des opiacés. Certains, comme Purdue Pharma, ont pu échapper à un procès retentissant grâce un accord financier.
Avec l’AFP.
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