Le sentiment des pharmaciens à l’égard d’Emmanuel Macron a toujours été mitigé. Certes, à quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle de mai 2017, 85 % des confrères indiquaient qu’ils voteraient pour lui s’il était opposé à Marine Le Pen au second tour.
Mais « en même temps », ils n’ont pas oublié qu'il a aussi été le porteur du projet de déréglementation de certaines professions contre lequel ils s'étaient mobilisés en septembre 2014. Pendant la campagne à l’élection présidentielle, le candidat d’En marche ! avait aussi tenu des propos quelque peu ambigus sur l’avenir du monopole pharmaceutique. Alors, 12 mois après son entrée à l’Élysée, quel regard portent les officinaux sur le président Macron ?
Pour le savoir, la société Call Medi Call a demandé à un panel de pharmaciens de noter de 1 à 5 l’action du chef de l’État sur différents sujets touchant de près leur activité. Ainsi, les titulaires interrogés jugent sa politique en faveur de l’économie officinale insuffisante. Plus de 6 sur 10 lui accordent une note en dessous de la moyenne (1 ou 2) et un quart, seulement la moyenne (3). En ce qui concerne l’allégement de la fiscalité, Emmanuel Macron peut mieux faire. La moitié seulement des pharmaciens interrogés lui accorde en effet la moyenne ou plus. En revanche, environ 56 % ont une vision plutôt positive de ses actions visant à renforcer le rôle du pharmacien ou à préserver les piliers de l’officine. Plus globalement, plus de 6 pharmaciens sur 10 notent l'action du président entre 3 et 5 (moyenne : 2,7/5).
Call Medi Call a également interrogé les confrères sur l’action de sa ministre de la Santé. Et ceux-ci se montrent un peu plus sévères avec Agnès Buzyn qu’avec Emmanuel Macron. La moitié des officinaux lui octroie en effet une note globale comprise entre 3 et 5 (note moyenne : 2,5/5). À la question « Comment notez-vous l’action de la ministre de la Santé dans l’accompagnement de la réforme de la rémunération ? », 53 % des pharmaciens ne lui accordent pas la moyenne (1 ou 2), tandis que seulement 12 % se déclarent satisfaits. Les notes sont encore plus basses lorsqu’il s’agit de qualifier sa gestion de la crise du Lévothyrox (53,3 % lui donnent un 1 et 21,4 % un 2) ou sa volonté de lister les médicaments codéinés (42 % de 1 et 24,1 % de 2). En revanche, sa décision de généraliser la vaccination antigrippale est plébiscitée : 74,5 % des confrères lui octroient au moins un 3, et 25 % lui attribuant même la note maximale de 5/5.
Enquête réalisée du 5 au 13 avril 2018 sur un panel de 1 066 pharmacies.
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