L’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir s’accompagne d’une volonté de réformer le pays. Plusieurs promesses de campagne sont d’ores et déjà respectées. À commencer par la vaccination à l’officine à laquelle il s’était dit favorable et la suppression du régime social des indépendants (RSI) dont la création même lui paraissait être une « erreur ».
Autre promesse tenue : la hausse de l'objectif national des dépenses d'assurance-maladie (ONDAM) à 2,3 % pour 2018, « un taux supérieur à celui des trois années antérieures ». Ce qui n'empêche pas le gouvernement de mettre encore une fois le poste Médicament à contribution : plus de 4 milliards d'euros d'économies sont attendus dans le domaine de la santé, dont pratiquement 1,5 milliard grâce à de nouvelles baisses de prix sur les spécialités pharmaceutiques, princeps et génériques. Heureusement pour les pharmaciens, le président Macron semble avoir, pour le moment en tout cas, laissé de côté son projet de dispensation des médicaments à l’unité. Dans un entretien avec « le Quotidien » en novembre dernier (notre édition du 20 novembre), Agnès Buzyn expliquait en effet que « les conclusions du rapport sur l’expérimentation qui a été menée seraient assez positives », mais que « l’idée n’est certainement pas de dispenser tous les médicaments à l’unité ». Pour elle, cela peut être très utile pour des traitements de court terme, tels les antibiotiques, afin de lutter contre le phénomène de l’antibiorésistance. En revanche, « cela n’a aucun intérêt pour les traitements au long cours », estime la ministre de la Santé. Elle dit attendre un rapport sur la question avant de prendre sa décision.
Les piliers préservés
Pendant la campagne, Emmanuel Macron avait semé le trouble au sujet du maintien du monopole de dispensation des médicaments. « Se pose depuis plusieurs années la question de la vente de médicaments sous la responsabilité de pharmaciens, hors les murs des officines traditionnelles. Sur cette question, je demanderai au ministre chargé de la Santé d’ouvrir une concertation avec l’ensemble des professionnels concernés, sans précipitation ni dogme », déclarait-il dans nos colonnes (« le Quotidien » du 18 avril 2017). Mais aujourd’hui, la vente de médicaments en dehors des pharmacies ne semble plus d’actualité. La ministre de la Santé a ainsi récemment rappelé que si par le passé « la suppression du monopole pharmaceutique a été dans les tuyaux pendant quelque temps, ce n’est pas ma politique ».
Plus largement, Emmanuel Macron ne paraît pas vouloir remettre en cause les piliers de l’officine, même si la profession a tremblé à la suite de la réunion interministérielle qui s'est tenue à l'Élysée autour des professions réglementées le 10 novembre 2017. Mais une nouvelle fois, Agnès Buzyn a tenu à rassurer la profession. « Il n'y a rien en préparation. Cette réunion, qui n'était pas une réunion d'orientation et de proposition, visait simplement le balayage du rapport Ferrand sur l'ensemble des professions réglementées. Aucun projet autour des professions réglementées n'est en cours dans mon ministère », a-t-elle affirmé au « Quotidien », ajoutant que « quand un système fonctionne, il n'y a pas de raison de le bouleverser ».
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