Deux ans exactement après la publication du livre blanc intitulé « Faire de la BPCO une urgence de santé publique pour le quinquennat » (voir « Le Quotidien du pharmacien » N° 3390 du 20 novembre 2017), l’association Santé respiratoire France (ex-Association BPCO), cosignataire de ce texte, lance une nouvelle offensive sous forme de sept propositions « concrètes et innovantes » pour améliorer la prise en charge des BPCO avec les acteurs de santé.
Parmi ceux-ci, les pharmaciens d’officine figurent en bonne place pour élargir le dépistage auprès des deux tiers des quelque 2,2 millions de malades qui s’ignorent et assurer leur suivi dans la durée. « Je suis persuadé qu’il faut développer le rôle du pharmacien d’officine dans le repérage de ces personnes. Il pourra également intervenir en complémentarité du médecin dans le suivi du traitement, pourquoi pas sous forme d’entretien pharmaceutique ? », suggère le Dr Frédéric Le Guillou, pneumologue et président de Santé respiratoire France. Parmi ses sept propositions, l’association a d’ailleurs lancé l’idée de consultations remboursées, menées par le médecin, l'infirmier, le kiné, la sage-femme ou le pharmacien. « Le pharmacien a toute légitimité dans cette approche du patient : il le voit tous les ans pour le renouvellement de son traitement ou encore il lui délivre des patches pour le sevrage tabagique », expose le praticien.
Coordination entre pharmaciens et médecins
De même, dans la promotion de la réadaptation à domicile, autre proposition de l’association, le pharmacien d’officine pourrait trouver sa place, alors qu'aujourd'hui interviennent essentiellement des pharmaciens employés par les sociétés prestataires. « Il y a un grand intérêt à voir les personnes âgées dans leurs conditions de vie réelles », remarque le Dr Le Guillou. Il fonde d’autant plus d’espoir dans la profession que le pilote de détection de la BPCO, mené dans trois départements avec des médecins généralistes, n’a pas été convaincant. « Les médecins généralistes sont débordés, 10 % seulement ont pu y participer », regrette le pneumologue.
Il mise par conséquent sur la coordination entre pharmaciens et médecins et sur le modèle de l’expérimentation, via les URPS et les ARS, pour faire avancer sur le territoire des modèles de repérage, de dépistage et de suivi des patients. La région des Hauts-de-France, une des plus concernées par la BPCO, pourrait être l'une des premières à mettre sur pied de telles initiatives. À suivre.
* https://sante-respiratoire.com.
Voir également notre enquête « Oxygénothérapie à domicile : quelle place pour l'officine ? » en page 20.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion