Cette fois plus de doute, la pharmacie d’officine va mal. Ce ne sont plus seulement les syndicats qui tirent la sonnette d’alarme, mais des agences de notation financière qui pointent une progression inquiétante des défaillances. Une situation inédite qui nécessite des mesures d’urgence. En créant, au printemps dernier, un groupe de travail pour faire évoluer le mode de rémunération, Roselyne Bachelot a montré que le gouvernement était conscient du problème. Mais depuis, plus rien. De grève des gardes en journées mortes, les syndicats ont tenté, en ordre dispersé, de faire entendre le malaise grandissant d’une profession souvent citée en exemple, mais finalement peu reconnue. Dernière tentative pour trouver une solution, une réunion organisée aujourd’hui, au ministère de la Santé, porte en elle un peu d’espoir et beaucoup d’angoisse. Enlisé dans le conflit des retraites, le gouvernement ne fait pas de la pharmacie un enjeu prioritaire. Qui plus est, l’imminence d’un remaniement ne l’incite guère à prendre des décisions. De leur côté, les syndicats présentent deux projets d’évolution de la marge différents. La perspective d’élections aux unions régionales des professionnels de santé ne facilite pas l’unité syndicale. Et pourtant, il faut sauver le soldat pharmacien. Ce dossier spécial économie de l’officine, synthèse des travaux de la journée organisée par « le Quotidien », l’illustre parfaitement.