La demande officielle de financement aux banques intervient une fois que le compromis est signé entre le vendeur et l’acheteur, et que ces derniers se sont mis d’accord sur le prix de cession. « Rien n’empêche cependant d’avoir une démarche prospective, c’est-à-dire consulter les banques pour les interroger sur leur capacité à accompagner dans l’achat d’une pharmacie, ou pour leur soumettre, pour avis, un dossier d’acquisition. Sans recevoir une réponse ferme de la banque, cette première étape permet de gagner du temps, même s’il ne s’agit que d’une impression », conseille Philippe Becker, directeur du département Pharmacie chez Fiducial.
Le choix de la banque
Toutes les banques sont susceptibles de soutenir un projet d’acquisition d’officine mais certaines ont développé des compétences spécifiques aux pharmacies. « L’officine reste un commerce à part, notamment parce que l’activité est réglementée, ce qui se traduit par un chiffre d’affaires déconnecté de l’activité économique et du pouvoir d’achat des consommateurs. Elle se distingue aussi des autres commerces par un emprunt sur une longue durée, entre 12 et 15 ans. Ces particularités constituent des freins pour certaines banques », analyse Nicolas Baldo, expert-comptable KPMG Marseille.
La pharmacie n’est plus un commerce privilégié
« Le fait que les banques demandent plus de garanties et se montrent plus frileuses aujourd’hui est un phénomène général. Elles continuent néanmoins à prêter, même si elles sont plus sélectives et refusent des dossiers jugés trop à risque, en particulier quand elles considèrent que l’officine est vendue trop chère. L’époque où la pharmacie était considérée comme un commerce privilégié est révolue. Aujourd’hui, les banques considèrent que le risque "pharmacie" est un risque normal, comme pour les autres commerces », estime Philippe Becker.
Un dossier en béton
« Les banques exigent des dossiers de plus en plus complets, avec des analyses comptables, financières et juridiques approfondies », indique Nicolas Baldo. Le dossier présenté aux banques, comprenant le plan prévisionnel, est donc décisif. « Il faut se déplacer pour rencontrer le banquier, pour lui vendre ce dossier. Le banquier finance une pharmacie, mais "achète" un titulaire et un projet. Il faut faire valoir tous les atouts pour le séduire et être capable de répondre à toutes ses questions. Les réponses floues et approximatives ne sont jamais bien perçues », insiste Philippe Becker. Certains réseaux, comme HPI, ont mis en place une commission spécifique d’aide à l’installation. « Cette commission accompagne les futurs titulaires dans leur projet, et les aide à constituer un dossier bancaire complet et solide », ajoute Jean-Philippe Carré, directeur de la communication chez HPI.
Une situation favorable
La situation actuelle est favorable, caractérisée par des taux bas souvent inférieurs à 2 % « quand le dossier est pertinent », souligne Philippe Becker. Nicolas Baldo le confirme : « les taux sont très intéressants. Certains clients que nous accompagnons ont bénéficié de taux à 1,50 %, hors assurances ». Les garanties ont peu évolué, avec un nantissement du fonds et une partie en caution personnelle. La durée de l’emprunt est généralement comprise entre de 12 et 15 ans. Concernant l’assurance, elle augmente avec l’âge, en raison notamment du risque médical croissant.
L’apport : le point qui fait peur
« L’apport reste un élément crucial et décisif. Le taux d’apport a augmenté au cours des dernières années », indique Philippe Becker. Aujourd’hui, l’apport se situe entre 15 et 25 % de la valeur de l’investissement. Faut-il comprendre que sans apport, ou avec un apport réduit, devenir titulaire reste un objectif inatteignable ? « La situation est plus difficile, c’est vrai. Mais ce n’est pas impossible. Il faut mettre tout en œuvre pour créer un apport, mettre de côté, se faire aider par la famille, ou envisager l’association avec d’autres pharmaciens », estime Philippe Becker. En outre, les prix de cession apparaissent très hétérogènes, comme le note Nicolas Baldo : « nous avons accompagné des ventes à 30 % du CA et d’autres à 93 %. C’est la première année que nous observons une telle situation ». Certains dispositifs pourraient également favoriser l’installation. C’est le cas des holdings (SPFPL) autorisées depuis 2013, qui selon Nicolas Baldo, offrent de réels avantages : « ces sociétés permettent, en sus de faciliter l’acquisition des parts sociales d’une officine, d’aider ceux qui réinvestissent ou qui souhaitent faire entrer leurs adjoints au capital de l’entreprise, même sans apport ».
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