« DANS LES DEUX PLANS cancers (2003-2007 et 2009-2013), le rôle des pharmaciens n’était pas clairement précisé et un profond malaise persistait concernant la prise en charge globale des cancéreux, et l’aide et le soutien à apporter à leur famille, déclare David Thierry, président du cercle des Pharmaciens, une association de professionnels indépendants développant une libre réflexion sur l’évolution du métier de pharmacien d’officine. En 2010, des groupes de travail en régions ont permis de dégager un référentiel favorisant l’organisation de ce service par les pharmaciens, et sa possible labellisation par un organisme de certification indépendant. » Les objectifs de cette démarche sont multiples pour le pharmacien : renforcer son image, participer au maintien de l’aide à domicile, fédérer un réel projet avec l’équipe, être reconnu comme un professionnel de santé par les autres acteurs de santé. Le projet s’est construit selon une méthodologie précise qui a défini sept engagements, qui vont de la mise en œuvre des ressources humaines et des moyens spécifiques pour la prise en charge des cancéreux, à la réalisation du suivi et la participation à des actions de dépistage dans les domaines de la prévention et de l’épidémiologie. Ces engagements incluent aussi des interfaces de formations au sein des officines avec des fiches d’évaluation au sortir de ces formations, et des stages de mise en place d’outils concrets et pratiques.
Un travail d’équipe.
En relation personnalisée avec le patient, l’officine doit désigner un ou deux pharmaciens référents, ainsi que le personnel en mesure d’apporter au malade et à son entourage toute l’aide possible. Des documents, voire un organigramme, résument l’organisation de la pharmacie, et des leaflets avec des photos de l’équipe identifient les services rendus au sein de la pharmacie, et renseignent sur les services de proximité et les numéros utiles. L’officinal doit également contribuer à l’amélioration des soins et des services délivrés en ville en fournissant la liste des prestataires compétents, tout en s’assurant de la qualité de leurs prestations. Il organise des plannings avec le patient pour la prise de rendez-vous avec les différentes équipes soignantes, et il les alerte si l’état du patient le justifie ou via la mise à jour permanente du dossier pharmaceutique (effets secondaires, autres traitements…). Ces fiches de liaison avec les autres membres soignants se font en toute transparence avec le patient. Enfin, le pharmacien s’engage à objectiver et à planifier ses relations avec les réseaux extérieurs, et il s’assure d’être identifié et reconnu comme les autres professionnels de santé par les cancéreux. « On en est au stade pilote et actuellement cinq officines se sont engagées dans ce projet dont l’objectif n’est pas d’obtenir une norme Iso mais un label, précise Henri Hirsch président d’European Marketing Science (EMS). Il est impossible d’entreprendre seul une telle activité et la vocation du Cercle des pharmaciens est de fédérer nos énergies, de faire partager nos expériences, et tous les pharmaciens intéressés par cette démarche peuvent nous rejoindre et nous contacter*. »
Conférence du Cercle des Pharmaciens. 7e Forum des Pharmaciens-Toulouse 2011.
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