Parmi les sujets abordés lors des dernières Journée pharmaceutiques internationales de Paris (JPIP), l’éducation thérapeutique du patient (ETP) relative au bon usage des biothérapies dans la polyarthrite rhumatoïde a occupé une part importante des débats.
Ainsi que l’a rappelé en introduction Loriane Gutermann (pharmacien assistant, hôpital Cochin, Paris), l’ETP vise à aider les patients à acquérir ou à maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. Ce qui nécessite une bonne compréhension de la maladie et du traitement. Cet ETP* mis en œuvre à l’hôpital Cochin développe ainsi les compétences d’auto-soins et d’auto-adaptation : savoir prendre en compte les résultats d’une auto-surveillance, adapter les doses de médicaments, mettre en œuvre des modifications du mode de vie (diététique…), prévenir les complications évitables, ou encore faire face aux problèmes occasionnés par la maladie…
Formation à l’auto-injection
Un point clé consiste en la formation à l’auto-injection, qui peut être un frein à la mise en place du traitement. Il est important de montrer l’utilisation des divers types de stylos (attention aussi, de ce point de vue, au passage du princeps au biosimilaire) et de toujours rassurer le patient.
Parmi les éléments indispensables à connaître pour le patient (en prenant l’exemple d’un anti-TNF alpha, l’adalimumab - Humira) figurent les modalités de conservation du produit, son mécanisme et son délai d’action, le mode d’administration, la gestion des déchets de soins, les effets indésirables et quelle attitude adopter s’ils surviennent. Il s'agit notamment, pour le patient, d'apprendre à bien distinguer une réaction modérée au site d’injection – qui disparaît spontanément –, d’une réaction allergique grave qui impose d’arrêter immédiatement les administrations (ce qui s’impose d'ailleurs également en cas d’infection, en connaissant ses symptômes évocateurs). Devront aussi être évoqués, les vaccins recommandés et contre-indiqués, les conseils d’hygiène de vie vis-à-vis des risques infectieux, le suivi, notamment par d’autres professionnels de santé que le prescripteur (gynécologue, chirurgien-dentiste, dermatologue ; ce dernier en raison du risque augmenté de cancer cutané), les voyages, quoi faire en cas d’oubli d’injection, l’importance d’avoir sur soi une carte de suivi.
Chaque délivrance d’une biothérapie doit être l’occasion d’utiles « piqûres de rappel » sur tel ou tel point, lors d’échanges avec le patient sur son vécu personnel.
*Annuaire des programmes d’ETP en rhumatologie : www.etp-rhumatologie.org