Parmi les 10 prix attribués la semaine dernière lors de la 32e cérémonie de remise des très humoristiques Ig Nobels, le prix de biologie pourrait remporter la palme de l'absurde…
Le 15 septembre, s’est tenue la cérémonie de remise des prix Ig Nobels 2022 qui récompense chaque année les chercheurs de la science dite improbable, celle qui pose des questions saugrenues sur des sujets sérieux. Se sont succédé à la tribune (virtuelle cette année encore) les chercheurs présentant leurs étonnants travaux sur la nage en formation des canetons, la synchronisation des cœurs amoureux ou encore sur les vertus de la crème glacée pour calmer les inflammations de la bouche engendrée par la chimiothérapie.
Mais le prix de biologie est à lui seul un concentré d'absurde. Ce prix a en effet été décerné à deux Brésiliens ayant étudié la constipation chez les scorpions et ses conséquences sur la reproduction des arthropodes. Publiés dans la revue « Integrative Zoology (2021) », les travaux de Solimary García-Hernández et Glauco Machado montrent comment l'autotomie mal réglée, peut être fatale au scorpion. L'autotomie, c'est cette faculté qu'ont certains animaux, tel les lézards, de sauver leur vie en se séparant de leur queue lorsque celle-ci est saisie par un prédateur. Le problème, chez le scorpion, c'est que le bout de sa queue contient l’anus… Et qu'après amputation, le moignon de queue est désormais clos par la cicatrice, si bien que le survivant est condamné à ne plus jamais déféquer. « L’animal devient constipé à vie », résume le co-auteur Glauco Machado. Un état qui nuit sérieusement à sa capacité de reproduction (et sans doute à son humeur ?). En étudiant des scorpions Ananteris balzani (Amérique du Sud), les chercheurs ont en effet constaté que cette autotomie n’a certes pas affecté leur vitesse de course, même en cas de constipation sévère, ni leur recherche de partenaire. Mais qu'en revanche les femelles constipées, et donc pleines de selles, produisaient moins de progénitures. Enfin, sur le long terme et uniquement pour les mâles, la constipation affectait leur locomotion et donc leur faculté à trouver une partenaire.
« Cependant, tempèrent les chercheurs, comme la mort par constipation prend plusieurs mois, les mâles ont beaucoup de temps pour trouver des partenaires et se reproduire. » « Cette stratégie de survie en vaut donc la peine au niveau de l’espèce », concluent-ils. Donner la vie malgré tout, puis mourir de constipation, voilà une cruelle et singulière destinée à marquer dans les annales…
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