Chez un futur père, prendre de la metformine avant de concevoir un enfant ne serait pas sans risque, selon une étude menée par des chercheurs danois et américains publiée dans la revue « Annals of Internal Medicine ».
En effet, ce travail montre que les bébés présentent alors un risque accru de malformations congénitales, en particulier de malformations génitales chez les garçons. « Ces résultats suggèrent que les hommes diabétiques traités par metformine devraient demander à leur médecin s'ils doivent changer de traitement lorsqu'ils essaient de concevoir un enfant », indiquent les auteurs. Cependant, la situation est délicate : « Un mauvais contrôle du diabète affecte également la qualité du sperme, l'arrêt de la metformine et son remplacement par un autre antidiabétique pourraient donc affecter les résultats à la naissance », poursuivent-ils.
Arrêter tout antidiabétique n’est pas non plus une bonne idée pour l’enfant à naître, puisqu’un diabète compromet la qualité du sperme et altère la fertilité masculine. C'est donc bien en amont, lorsque le médecin est mis au courant d'une volonté du couple d'avoir un enfant, qu'il faudrait envisager de modifier le traitement. Ou de ne pas prescrire à un homme diabétique en âge de procréer de la metformine sans aborder la question d'une future paternité.
1 million de naissances à la loupe
Pour aboutir à leur conclusion, les chercheurs de l'université du Danemark du Sud et de l'université de Stanford ont étudié les registres nationaux de santé concernant plus d’un million de naissances entre 1996 et 2016. Ils ont analysé les données des bébés exposés à un traitement antidiabétique chez le père (au moins 1 ordonnance au cours des 3 mois pendant lesquels les spermatozoïdes fécondants se développaient). Au total, ils ont identifié près de 5 300 enfants exposés à une prise d’insuline chez le père, 1 450 à la metformine et 650 à un sulfamide hypoglycémiant.
Résultat : Sur les 1 116 779 enfants inclus, 3,3 % présentaient une ou plusieurs anomalies congénitales majeures. Ceux dont les pères prenaient de l'insuline n'avaient pas de risque accru par rapport à la population générale. En revanche, ce n'était pas le cas des bébés dont les pères prenaient de la metformine, qui avaient un risque accru de malformations congénitales (odd ratio de 1,4). Les auteurs apportent toutefois une nuance : ce risque malformatif n'était augmenté que si le père prenait de la metformine durant la période de développement des spermatozoïdes, mais pas s'il en avait pris avant ou après cette période. Enfin, il n'a pas été possible de statuer pour les enfants exposés aux sulfamides hypoglycémiants étant donné l'effectif trop faible.
En regard de l’épidémie de diabète, les auteurs appellent donc à faire des recherches plus poussées sur les futurs pères ou des jeunes hommes atteints de diabète, notamment sur le bénéfice risque des traitements et des mesures hygiénodiététiques (alimentation, exercice physique, perte de poids).
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