Des chercheurs se sont penchés sur les effets des variations de température subis pendant une année par cinq médicaments d’urgence stockés dans un véhicule de secours. Bien que les spécifications des fabricants n’aient pas toujours pu être respectées, la concentration en substance active est restée stable.
Repérée par le « JIM », cette étude en vie réelle a été menée sur cinq médicaments d’urgence présents dans un véhicule de secours, au Luxembourg, de juillet 2020 à juin 2021 : amiodarone, épinéphrine, fentanyl, rocuronium et succinylcholine. Les chercheurs ont vérifié, tous les trois mois, la concentration en substance active de ces médicaments exposés à des variations de température ne répondant pas aux spécifications des fabricants. En l’occurrence, le véhicule de secours est resté actif tout au long de l’année et a enregistré des températures dans l’habitacle comprises entre 13,9 °C et 33,9 °C.
Résultat : après 12 mois, tous les médicaments à l’exception de la succinylcholine présentaient des concentrations en substance active supérieures à 90 % par rapport à la toute première mesure effectuée. Pour la succinylcholine, cette concentration était de 89 % sachant que les chercheurs l’ont volontairement exposée à la température ambiante pendant quatre semaines, alors que, selon le fabricant, elle doit être stockée entre 2 et 8 °C et peut rester au maximum une semaine à une température ambiante inférieure à 25 °C.
Pour les auteurs qui ont publié leurs résultats dans les « Annals of emergency medicine », c’est une bonne nouvelle : ces cinq médicaments d’urgence se conservent bien à température ambiante dans les véhicules d’urgence pendant un an. « Ils n’ont pas souffert d’une dégradation pharmacologique significative et toutes les concentrations mesurées demeurent dans les intervalles de spécifications fournies par les fabricants », indiquent-ils. Les chercheurs précisent néanmoins que leur travail de suivi de médicaments spécifiques (un seul et même fabricant par molécule, d’un seul et même lot) ne permet pas de généraliser leurs résultats à d’autres médicaments, même génériques. De même, ajoutent-ils, cette étude limitée a été menée dans un pays à climat continental modéré, les résultats ne peuvent donc pas, là encore, être transposés à des climats de froid ou de chaleur extrême.
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