Zepbound est un analogue du GLP-1 utilisé en traitement de l’obésité aux États-Unis depuis novembre. Mais la perte de poids obtenue avec ce traitement est récupérée une fois qu’il est arrêté, selon une étude.
Une étude, publiée dans le « Journal of the American Medical Association » (JAMA), a été menée avec le tirzepatide, commercialisé sous le nom de Zepbound par Eli Lilly et approuvé en novembre aux États-Unis comme traitement contre l’obésité (mais non disponible en France).
Zepbound fait partie, avec Wegovy, Mounjaro et Ozempic, des analogues du GLP-1 : ces médicaments imitent une hormone sécrétée par les intestins (la GLP-1 ou glugacon-like peptide 1) qui stimule la sécrétion d'insuline et procure une sensation de satiété. Leur avantage est double : d’une part, ils traitent le diabète de type 2, et d’autre part ils entraînent une perte de poids et peuvent donc être utilisés comme médicament contre l'obésité.
Toutefois, l’étude du JAMA conclut qu’une grande partie du poids perdu est récupérée si on arrête le traitement. L'essai a été mené auprès d'une cohorte de 670 patients, qui ont d'abord pris une dose de Zepbound en injection hebdomadaire, leur faisant perdre en moyenne 21 % de leur poids après 36 semaines. Ils ont ensuite été séparés en deux groupes : l'un a continué de recevoir du Zepbound, l'autre un placebo. Au bout de 88 semaines (plus d'un an et demi), ceux qui ont reçu le placebo ont regagné près de la moitié du poids perdu, avec un poids tout de même 10 % plus faible qu'au tout début du traitement. Le groupe avec Zepbound a, lui, continué de perdre du poids, avec une masse corporelle 25 % plus faible qu'au début. La cohorte était composée de patients en Argentine, au Brésil, à Taïwan et aux États-Unis, avec une moyenne d'âge de 48 ans, environ 70 % de femmes et un poids au début de 107 kg en moyenne. Ils ont tous reçu des conseils hygiénodiététiques.
Cette publication montre, comme l'avaient déjà fait 4 autres essais cliniques, qu'avec cette nouvelle génération de médicaments, « du poids est repris de manière importante en cas d'arrêt du traitement », résument les auteurs. Une conclusion que vient tempérer Jeff Emmick, un responsable du laboratoire Eli Lilly, dans un communiqué : « Les patients, les soignants et le public ne comprennent pas toujours que l'obésité est une maladie chronique qui demande un traitement continu, ce qui signifie que le traitement doit être stoppé quand les objectifs de perte de poids sont atteints », a-t-il réagi.
Pour conserver son efficacité, le traitement doit donc être poursuivi. Toutefois, les analogues du GLP-1 augmentent également le risque de problèmes gastro-intestinaux. Et même s'ils sont rarement graves, ces effets secondaires pourraient peut-être, selon des experts, finalement outrepasser les bénéfices du traitement si celui-ci doit être administré sur le long terme.
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