La zoopharmacognosie, vous connaissez ? Pour mémoire, il s'agit du comportement d'automédication propre à certains animaux qui se montrent capables, en certaines circonstances, de sélectionner dans leur environnement des molécules naturelles médicamenteuses pour en tirer un bénéfice thérapeutique. Un chat mangeant de l'herbe à chat pour se purger, par exemple. Les fourmis, les éléphants et même nos dociles moutons sont capables de tels comportements. Mais c'est bien chez les grands singes que le phénomène a été le plus observé et étudié, notamment par la primatologue française, Sabrina Krief. La chercheuse a montré comment les primates en ingérant certaines substances ou, plus rarement, en se les appliquant par voie topique, parvenaient à lutter contre des parasitoses, des maladies infectieuses ou les effets nocifs de toxines alimentaires. L'un de ses confrères, Olivier Kaisin, de l'université de Liège (Belgique), s'intéresse aujourd'hui à un petit « singe pharmacien », le tamarin-lion à croupe dorée (Leontopithecus chrysopygus) vivant au cœur de la forêt brésilienne. Son travail de thèse l'a conduit à observer que le primate se frottait parfois le corps ou léchait l'écorce d'un arbre recouvert de résine, le cabreuva (Myroxylon peruiferum) connu pour son usage traditionnel comme cicatrisant et antiparasitaire. Mais, surprise, les pièges photographiques laissés par le thésard ont aussi montré qu'une dizaine d'autres espèces de la forêt, dont le comportement d'automédication était jusque-là inconnu, pratiquaient de même. Des travaux complémentaires restent à mener pour démontrer que les mammifères visitent les cabreuvas pour soigner leurs blessures et repousser les parasites. Mais au-delà de l'apport à la zoopharmacognosie, cette découverte témoigne de la richesse des interactions entre le monde animal et le monde végétal. Et donne à penser que de la survie de Myroxylon peruiferum, précieux médicament de cette pharmacopée animale commune, dépend celle de l'ocelot, du pécari, de la martre à tête blanche et du tamarin-lion à croupe dorée.
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Le singe pharmacien
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Publié le 22/09/2022
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Didier Doukhan
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Source : Le Quotidien du Pharmacien
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