Un labo dans l'espace ? L'idée n'est pas nouvelle. La fabrication de médicament dans un environnement qui permet de profiter des effets positifs de la microgravité, a été expérimentée à plusieurs reprises lors de missions spatiales, comme récemment par Thomas Pesquet à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS). En juin dernier, la jeune start-up californienne Varda Space Industries, a ainsi envoyé sa première capsule dans l'espace avec cet objectif. Son projet ? Fabriquer des cristaux de ritonavir, principe actif de l'antirétroviral bien connu, dans les meilleures conditions. La microgravité favorise en effet la formation de cristaux plus grands et mieux formés que s'ils avaient été cultivés sur le plancher des vaches. Ce qui est censé offrir une meilleure efficacité au médicament. Problème, après 2 mois dans l'espace, l’entreprise Varda Space Industries s’est vue refuser le retour sur Terre de sa capsule spatiale par l’agence américaine de régulation de l’aviation (FAA). « La demande d’utilisation de l’UTTR (nom d’une base de l’armée américaine située dans l'Utah, N.D.L.R.) comme lieu d’atterrissage n’a pas été accordée pour le moment pour des raisons de sécurité, risques et impacts. Dans un processus distinct, la FAA n’a pas accordé de licence de rentrée. Toutes les organisations continuent de travailler pour explorer les options de rétablissement », a expliqué un porte-parole de l’armée de l’air américaine. Les deux administrations craignent que la capsule soit déviée lors de son retour sur Terre. Cette phase est la partie la plus compliquée de la mission puisque l'engin doit rentrer dans l’atmosphère à près de 28 000 km/h et supporter des chaleurs extrêmes. Un parachute doit ensuite s’ouvrir et ralentir sa course avant qu'il n’atterrisse sur Terre. Pour l'heure, le ritonavir spatial, coincé dans l'espace, continue donc de tourner autour de son site de livraison sans pouvoir s'en approcher d'un pouce. Chez Varda Space, on se rassure comme on peut en rappelant qu'au besoin, la capsule est conçue pour tenir encore un an. Espérons seulement qu'une fois revenu sur Terre, le médicament n'aura pas atteint sa date de péremption…
Le médicament naufragé de l'espace
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Publié le 05/10/2023
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Didier Doukhan
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Source : Le Quotidien du Pharmacien
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