Gynécologie

Diagnostic de l'endométriose : un test salivaire efficace à 96 %

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Publié le 19/06/2023

Crédit photo : Ziwig

Endotest, un test salivaire développé par la start-up française Ziwig permet de diagnostiquer l'endométriose avec une précision de 96,2 %, selon une étude publiée dans « The New England Journal of Medicine ».

Une équipe de chercheurs français a publié dans « The New England Journal of Medicine » (NEJM) les résultats d'un essai clinique démontrant l'efficacité d'Endotest, un test salivaire de diagnostic de l'endométriose. Effectués auprès de 200 patientes âgées de 18 à 43 ans dont l’endométriose avait déjà été diagnostiquée, les tests salivaires ont permis d'identifier les micro-ARN biomarqueurs de la maladie avec une sensibilité de 96,2 % et une spécificité de 95,1 %.

Pour réaliser l'Endotest, un kit d’autoprélèvement salivaire est envoyé au domicile des personnes testées. L’échantillon est ensuite transmis au laboratoire qui extrait de la salive les micro-ARN biomarqueurs de la maladie, puis les séquence. Enfin, l’intelligence artificielle analyse ce séquençage à haut débit. Les résultats sont fournis en quelques jours seulement.

L'Endotest a été conçu par la start-up lyonnaise Ziwig en collaboration avec le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF). « Les micro-ARN (miARN) sont des petits ARN non codants : contrairement aux ARN messagers, ils ne sont pas traduits en protéines par la machinerie cellulaire. Depuis quelques années, des preuves se sont accumulées en faveur de leur implication dans les mécanismes physiopathologiques de l’endométriose. Un lien direct entre la dérégulation de certains miARN et le développement des lésions d’endométriose a été mis en évidence », explique la société Ziwig. Aujourd'hui, 109 d’entre eux ont été identifiés comme signature de la maladie.

Largement sous-diagnostiquée, l'endométriose touche 4 à 6 millions de femmes en France. La maladie est détectée en moyenne 7 à 8 ans après l'apparition des premiers symptômes, après des examens gynécologiques, des échographies pelviennes ou des IRM. Sa prise en charge est également particulièrement compliquée : traitement hormonal, implants à l'étonogestrel, intervention chirurgicale (cœlioscopie)…

Le test salivaire de Ziwig est déjà disponible dans plusieurs pays d’Europe (Suisse, Italie, Allemagne, Belgique) mais aussi en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. Il permettrait d'améliorer considérablement la détection précoce, et donc la prise en charge de la maladie. La start-up espère le commercialiser en France d’ici à la fin 2023.


Source : lequotidiendupharmacien.fr