Des chercheurs canadiens sont parvenus à modifier le groupe sanguin d'un poumon, du groupe A au groupe O, le rendant potentiellement implantable chez n'importe quel receveur. Un exploit médical pourrait remédier aux pénuries de greffons.
Les chercheurs ont publié leurs résultats dans la revue Science Translational Medicine le 16 février dernier. Le secret de leur exploit ? L'utilisation de deux enzymes, la FpGalNAc désacétylase et la FpGalactosaminidase. Présentes dans l'intestin humain, ces enzymes peuvent « Couper les sucres des antigènes A et B sur les globules rouges, les convertissant ainsi en cellules universelles de type O » a déclaré dans un communiqué le Dr Stephen Withers, biochimiste de l’université de la Colombie Britannique, à Vancouver.
Les chercheurs ont effectué leurs premiers tests sur cinq échantillons de globules rouges humains, puis sur trois aortes humaines. Avec ce cocktail d'enzymes, ils sont parvenus à retirer plus de 99 % des antigènes sur les prélèvements sanguins, et plus de 90 % sur les échantillons d'aorte, transformant ainsi les globules rouges du groupe A (ABO-A) en globules rouges du groupe O (ABO-O).
Ils ont ensuite répété l'expérience sur huit poumons humains sous perfusion de plasma ABO-O. Après quatre heures seulement, 97 % des enzymes A avaient été retirées. De plus, aucune toxicité pulmonaire aiguë liée au traitement n'a été observée.
Cette prouesse médicale permettrait de remédier aux pénuries de don d'organes, en « convertissant » les organes pour les rendre plus facilement transférables, le groupe O étant donneur universel. Mais ce n'est pas pour tout de suite. Les chercheurs devront démontrer par des essais cliniques, sur des animaux dans un premier temps, que la transplantation de ce genre d’organe peut se faire sans risque. Si jamais cette technique était généralisée, la part de donneurs universels passerait de 55 à 80 %.
En France, le taux de refus de don d'organes oscille autour de 30 % depuis vingt-cinq ans, et 500 personnes meurent chaque année faute de greffe, à cause du manque d'organe compatible.
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