Le déoxynivalénol est une mycotoxine que l’on retrouve fréquemment dans les aliments à base de céréales. Une étude vient de montrer que sa présence est un facteur de risque dans le développement de maladies inflammatoires de l’intestin.
Ces dernières décennies, le nombre de personnes atteintes de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) est en augmentation, à la fois dans les pays développés et ceux en voie de développement. Ces maladies peuvent être provoquées par de multiples facteurs, dont l’exposition à certains contaminants alimentaires. Pour la première fois, des chercheurs (INRAE et École d’Ingénieurs de Purpan) ont montré que les mycotoxines font partie de ces contaminants. Plus précisément, leur étude concerne la mycotoxine déoxynivalénol, que l’on retrouve fréquemment dans les céréales et aliments à base de céréales.
Dans leur étude publiée dans la revue « Archives of Toxicology », ces chercheurs ont alimenté pendant quatre semaines un groupe d’animaux avec des aliments contaminés par de faibles doses de déoxynivalénol dépourvues de toxicité aiguë. L’induction de la colite a eu lieu pendant la quatrième semaine. Chez les animaux qui ont développé une maladie inflammatoire intestinale et exposés au déoxynivalénol, les chercheurs ont constaté une apparition plus rapide et plus sévère des symptômes comparativement au groupe contrôle nourri avec un aliment non contaminé. Chez les animaux ayant une colite, l’exposition au déoxynivalénol induit entre autres une augmentation de la perte de poids, une inflammation plus importante de la paroi intestinale et une forte augmentation d’entérobactéries dans le microbiote.
Ces résultats montrent que le déoxynivalénol est un facteur de risque dans le développement de maladies inflammatoires de l’intestin. Des études complémentaires sont nécessaires pour évaluer ces effets chez l'homme afin de formuler des conseils diététiques aux patients atteints de MICI.
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