Une étude menée en Allemagne entre octobre 2021 et janvier 2022 se penche sur l’efficacité de la co-administration du vaccin antigrippal et de la 3e dose vaccinale anti-Covid, en comparaison avec l’administration du booster Covid seul.
Repérée par le « Journal international de médecine », cette étude est parue en décembre dans la revue « European Respiratory Journal ». Elle cherche à comparer l’efficacité de la vaccination contre le Covid selon que les sujets ont reçu leur rappel vaccinal en même temps qu’un vaccin grippe ou non. En l’occurrence, ce sont 1 231 professionnels de santé exposés au risque de Covid qui ont été inclus dans l’étude dont plus de 20 % ont opté pour la vaccination concomitante contre la grippe et le Covid. Les près de 80 % restants ont choisi, soit de ne recevoir que le rappel vaccinal contre le Covid, soit de se faire vacciner contre la grippe à distance du 3e rappel anti-Covid.
En comparant ces deux groupes, les chercheurs constatent que les taux d’IgG anti-SARS-CoV-2 produits sont significativement plus faibles (de plus de 25 %) en cas de co-administration vaccinale. Ce que les auteurs expliquent « possiblement » par la double stimulation du système immunitaire. Ils notent d’ailleurs que ces résultats sont « en ligne » avec ceux d'une autre étude comparant les taux d’anticorps neutralisants obtenus chez les sujets ayant reçu un vaccin Covid à ADN recombinant concomitamment à un vaccin antigrippal avec un autre groupe ayant reçu le vaccin Covid à ADN recombinant seul. Pour autant, ils soulignent que « les conséquences cliniques de ces niveaux affaiblis d’IgG anti-SARS-CoV-2 ne sont pas claires, le niveau d’IgG requis pour obtenir une protection de confiance contre l’infection à SARS-CoV-2 et le Covid grave n’ayant toujours pas été déterminé ».
Toujours est-il que la réponse immunitaire limitée pourrait expliquer l’absence d’augmentation des effets secondaires avec la co-administration, malgré un stimulus d’immunisation renforcé. En effet les déclarations d’effets indésirables sont systématiquement plus faibles dans le groupe ayant reçu les vaccins grippe et Covid en même temps (81,1 %) versus le groupe contrôle (87,3 %) : 59,7 % ont souffert de réactions locales (vs 62 %) ; 37,3 % de maux de tête (vs 43,3 %) ; 34,1 % de douleurs musculaires (vs 41,8 %) ; 26,1 % de fièvre (29,5 %) et 47,8 % de fatigue (vs 52,6 %). Les auteurs émettent l’hypothèse qu’un dosage augmenté du vaccin Covid en cas de co-administration avec le vaccin grippe permettrait de compenser les niveaux plus bas d’IgG obtenus. La comparaison avec l’utilisation du booster de Moderna, plus dosé que le Pfizer, confirme cette hypothèse avec des taux comparables d’anticorps entre les sujets ayant reçu le Pfizer seul en 3e dose et ceux ayant reçu le Moderna coadministré avec le vaccin grippe.
Les auteurs concluent que ce type de procédure de vaccination concomitante reste une solution intéressante qui ne compromet pas les bénéfices de la vaccination Covid-19 et devrait améliorer la couverture vaccinale des professionnels de santé exposés.
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