L’Académie nationale de pharmacie exprime ses « plus grandes réserves » quant à l’expérimentation du cannabis thérapeutique telle qu’elle est prévue par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
Dans un communiqué véhément, l’Académie nationale de pharmacie considère que l’expérimentation du cannabis thérapeutique qui est en train de se mettre en place « manque de rigueur scientifique ». Elle pointe d’abord l’instauration d’une procédure dérogatoire pour l’obtention de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) « qui contrevient sans raison aux exigences réglementaires, sécuritaires et éthiques ». C’est en tout cas sa compréhension de l’arrêté du 16 octobre dernier qui fixe « les spécifications des médicaments à base de cannabis utilisés pendant l’expérimentation » et du cahier des charges qui figure en annexe. Selon l’Académie, ces médicaments « seraient dispensés de passer par un essai clinique randomisé seul à même d’évaluer leur rapport bénéfice/risque ».
Seconde réserve de l’institution : « La plante Cannabis Sativa L et ses extraits utilisés pour l’expérimentation ne sont pas des produits purs, mais des mélanges de plus de deux cents substances, dont les quantités et les proportions varient en fonction des modalités de culture, de récolte et de conservation. En l’absence de concentrations cibles de leurs principaux principes actifs THC et CBD, ces mélanges végétaux ne peuvent en aucun cas garantir la qualité et la sécurité exigées pour un médicament. » Pour les académiciens, l’utilisation de la plante entière dans l’expérimentation démontre « un manque de rigueur scientifique ».
Enfin, l’Académie nationale de pharmacie s’interroge sur l’analyse des « informations recueillies par les médecins prescripteurs et les pharmaciens » dans un registre national de suivi de l'expérimentation et demande que « les centres régionaux de pharmacovigilance et d’addictovigilance soient associés à la fois à la collecte d’informations et à l’évaluation précise des risques éventuels ».
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