L'Allemagne va augmenter le prix de certains médicaments afin de combattre le manque d'antibiotiques dans les pharmacies cet hiver.
La France n'est pas le seul pays concerné par les pénuries de médicaments. Outre-Rhin, la situation est tout aussi tendue, notamment en ce qui concerne les spécialités pédiatriques. À tel point que le président de la chambre des médecins allemand, Klaus Reinhardt, était allé jusqu'à proposer que les personnes en bonne santé mettent à la disposition des malades les médicaments dont elles n'ont pas l'usage ! Une proposition qualifiée de « marché aux puces du médicament » par le ministère de la Santé allemand, qui n'a pas voulu y donner suite. Quoi qu'il en soit, cette idée en dit long sur la gravité des tensions d'approvisionnement dans la première puissance économique d'Europe.
Pour lutter contre ce problème, le ministère de la Santé allemand privilégie un autre moyen : agir sur le prix. « Nous devons sortir les médicaments pour enfants des montants fixes afin qu'ils soient vendus plus cher », a ainsi déclaré le ministre de la Santé, Karl Lauterbach, sur la chaîne publique ARD le 20 décembre. Le ministre a décidé d'autoriser les caisses d'assurance-maladie à payer ces remèdes 50 % plus cher aux producteurs car « le marché allemand n'est actuellement pas attractif », fait-il observer.
L'une des causes avancées par les experts à ces pénuries que connaissent également la France, l'Espagne ou même les États-Unis, tient au fait que les laboratoires se sont désengagés de la production de certains antibiotiques dont les brevets sont tombés dans le domaine public, rendant leur commerce peu rentable. « Nous avons en Allemagne un système où les prix des médicaments qui n'ont plus de brevet sont très bas (...) Dans ce domaine, nous avons exagéré avec les règles économiques (...) nous avons "sur-économisé" », a admis le ministre de la santé allemand.
Pour améliorer l'approvisionnement à long terme, Klaus Lauterbach souhaite également réformer le système d'achat de façon à encourager la production de molécules en Europe, alors que les principes actifs sont majoritairement fabriqués en Asie. Selon sa proposition, les fabricants qui produisent des médicaments anticancéreux et des antibiotiques en Europe devraient à l'avenir bénéficier d'une partie d'un appel d'offres, même s'ils ne sont pas les moins chers. « Nous allons donner aux caisses d'assurance maladie la consigne d'acheter une partie des médicaments en Chine, en Inde, etc., mais une partie aussi en Europe », a-t-il expliqué, promettant une future réforme en ce sens.
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