Un projet de décret entend modifier les conditions de prescription et de délivrance des produits vétérinaires. Dans le cadre de ces discussions, la FSPF a alerté le ministère de la Santé sur l'intérêt d'obliger les vétérinaires à donner l'ordonnance aux propriétaires d'animaux avant de procéder à la délivrance des médicaments.
Ce décret en cours d'élaboration, déclinaison dans le droit français d'une directive européenne (qui a déjà fait l'objet d'une ordonnance en mars 2022), compte précisément instaurer un changement dans le mode de délivrance des produits vétérinaires. Si on ne connaît pas encore quels changements vont être précisément introduits par ce décret, il s'agit premièrement « d'individualiser ce qui est médicament vétérinaire et ce qui est médicament humain, explique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Concernant les médicaments vétérinaires, le projet de décret prévoit par exemple de ne plus tenir compte des listes 1 et 2 que nous connaissons en médecine humaine et de créer une nouvelle liste pour savoir quels seront les médicaments potentiellement délivrables sans prescription vétérinaire », poursuit-il.
Sur ce sujet, le président de la FSPF a déjà tenu à alerter le ministère de la Santé sur deux points. « La première remarque que nous avons faite c'est qu'il serait bon que le vétérinaire soit obligé de donner l'ordonnance au propriétaire avant toute délivrance. Aujourd'hui, on s'aperçoit que le vétérinaire donne l'ordonnance après les médicaments ce qui ne permet pas au propriétaire de l'animal d'avoir le libre choix », remarque Philippe Besset. Il rappelle au passage que le marché du médicament vétérinaire en France représente 1,7 milliard d'euros et que, sur cette somme, moins de 100 millions d'euros concernent l'officine. Moins de 5 % des délivrances de médicaments vétérinaires passent donc par l'officine alors que les pharmaciens « en sont les premiers responsables », souligne Philippe Besset.
Dans les travaux qui vont se poursuivre autour de la rédaction du décret, le président de la FSPF va donc insister sur la notion de libre choix, « pour que les propriétaires d'animaux puissent choisir l'endroit où ils vont récupérer les médicaments ». Philippe Besset a aussi l'intention de profiter de ces échanges pour éclairer les autorités sanitaires sur une autre problématique : l'impossibilité de substituer les médicaments destinés aux animaux. « Il est tout de même étrange de pouvoir le faire en médecine humaine et pas en médecine vétérinaire », fait-il remarquer.
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