LE PIC de l’épidémie de grippe devrait être atteint dans les deux semaines à venir. C’est en tout cas l’avis des sentinelles du réseau GROG (Groupe régionaux d’observation de la grippe) qui annonçaient récemment que le seuil épidémique avait été franchi lors de la dernière semaine de janvier. Cette épidémie un peu tardive, sans doute liée à un hiver particulièrement doux, semble avoir peu motivé les Français à se vacciner. Dans ce contexte, il était logique que l’assurance-maladie décide de faire jouer les prolongations à sa campagne annuelle de vaccination. Celle-ci aurait dû s’achever le 31 janvier ; elle prendra donc fin le 28 février. Oui mais voilà, cette relance de la campagne embarrasse certains pharmaciens qui, se tournant vers le réfrigérateur de l’officine, constatent dépités la faiblesse de leur stock. Ainsi, découvrant sur le site du « Quotidien » l’annonce de la relance de la campagne, Sylvie ironise : « Encore faudrait-il qu’il y ait des vaccins disponibles ! » Pire encore, Céline, titulaire à Saint Martin d’Hères (Isère), laisse un message amer : « C’est malin, les laboratoires viennent de reprendre les invendus ! Donc zéro en stock ! Bien vu ! » Ironie du sort, précise la pharmacienne, la représentante du laboratoire est passée prendre commande pour la saison prochaine et détruire les invendus la veille du jour où la prolongation de campagne était annoncée…
Une campagne allongée d’un mois alors que les pharmacies ne disposent plus de vaccins, la situation pourrait faire sourire, si elle n’était véritablement embarrassante… Encore que cette pénurie déplorée n’est pas unanimement partagée. « Cette année, je pense avoir trop commandé de vaccins. Du coup, au 31 janvier, il m’en restait sur les bras. Je les aurais retournés aux laboratoires en invendus si la campagne n’avait été relancée », témoigne ainsi Patrick Appel, titulaire à Paris. Salutaire pour les uns, véritable défi pour les autres, la prolongation de campagne serait ainsi diversement vécue.
Interrogé par le « Quotidien », l’OCP Répartition confirme pour sa part que ses établissements souffrent de ruptures de stock concernant deux présentations de vaccins sur les quatre disponibles. Le premier répartiteur de France a même informé l’ANSM de ces difficultés.
Du côté des laboratoires, on assure en tout cas qu’un volume habituel de doses vaccinales a été distribué cette année. « Nous avons épuisé, fin novembre dernier, nos stocks de Vaxigrip et Tétagrip, explique-t-on chez Sanofi Pasteur MSD. Comme chaque hiver, nous avons distribué environ 5 millions de doses sur les 10 millions nécessaires en France chaque année. » Le leader du marché reconnaît bien avoir été sollicité courant décembre par les grossistes-répartiteurs pour quelque réassort, mais rien d’inhabituel ne marque, selon lui, la campagne vaccinale 2013-2014.
Retour des invendus fin mars.
Même sentiment chez Abbott, qui commercialise Influvac et dont les dernières livraisons aux grossistes et aux pharmaciens se sont également effectuées en novembre dernier. Idem chez GSK (Fluarix), où l’on souligne que la campagne a certes pris un peu de retard cette année, mais qu’il n’y a ni pénurie ni excès d’invendus. « Quoi qu’il en soit, nous ne sommes pas encore à l’époque des reprises d’invendus. Cette phase intervient habituellement au printemps. »
« Nous reprenons habituellement les invendus 1 mois après la fin de la campagne. La campagne est repoussée à la fin février, le retour des invendus se fera donc fin mars », indique-t-on chez Sanofi Pasteur MSD. Une précision qui laissera sans doute de marbre tous les pharmaciens dont le stock déjà vide les empêche, de fait, de participer à cette campagne vaccinale à rallonge.
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